Jeanne P. 24/12/2019

Les filles des teen movies ? C’est pas moi !

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Mes complexes, je vis avec, et parfois c’est pas évident. Mais comment s’assumer avec les beautés irréalistes des séries et des réseaux sociaux ?

Au début de mon adolescence, lors de mon entrée au collège, je me suis mise à complexer énormément. En sixième, j’ai eu mon premier téléphone, mon premier compte Instagram, Snapchat, et mes premiers vrais complexes. Je voyais (et je vois toujours) les autres filles dans les magazines, les teen movies, sur les réseaux sociaux : un teint frais, sans boutons, de beaux cheveux soyeux, un petit nez fin, etc. Et puis, il y a moi, seule dans la salle de bain devant le miroir, les larmes aux yeux à me demander ce que j’avais bien pu faire pour avoir mon visage ; ce visage, ce nez. Ce nez que je déteste tant, qui me fait me détester chaque jour un peu plus, qui me fait m’imaginer finir ma vie seule, vieille avec des chats (j’exagère peut-être un peu).

Je ne suis pas parfaite, mais je suis réelle

Plus sérieusement, j’en ai marre, marre que depuis notre plus jeune âge, on nous balance plein de jolies petites princesses, douces et intelligentes qui se transforment au fil des années en l’ado qui rêve du prince charmant. Et que comme par hasard cette fille, au départ « invisible », se mette à sortir avec le BG du lycée (Lara Jean, je pense à toi…). Ces scénarios manquent totalement de réalisme, la fille est toujours (je dis bien toujours !) magnifique. Mais je ne pense pas que cela se passe réellement comme ça. Personne n’est tout beau, tout intelligent, tout parfait. Personne ne se met à chanter debout sur les tables tellement la vie est fun !

Malgré la polémique autour de la première saison dénonçant sa grossophobie, Insatiable vol. 2 est sorti en octobre dernier. Il semblerait que cette série ambiance teen movie ait entendu les critiques et tente de se rattraper, c’est ce que nous explique Biiinge by Konbini.

« Je ne suis pas parfaite c’est certain, mais je suis réelle » : c’est ce que je me dis pour essayer de me remonter le moral, dès que j’ai des idées sombres. Malheureusement, cela ne fonctionne pas réellement. Les complexes viennent presque toujours de l’extérieur, et le monde qui nous entoure participe à leur création. Je sais que je n’arriverai pas à décomplexer de sitôt, et je sais que je ne suis pas la seule dans ce cas-là.

Ça m’aiderait de voir des personnes imparfaites mais qui s’assument

J’en ai parlé à mes parents, mais ça ne m’a pas servi à grand-chose, car quand ils disent « tu es une très jolie jeune fille », je n’arrive pas à les croire. Je ne les trouve pas vraiment objectifs. Je sais que je ne suis sans doute pas objective non plus, mais au fond, je crois que le plus important, c’est la manière dont on se perçoit soi-même. Même si cela risque de prendre un certain temps, j’espère réussir à m’accepter un jour, à m’aimer tel que je suis et f*ck les rageux !

À cause des diktats de beauté féminins, Annae n’arrivait plus à sortir de chez elle sans maquillage. Aujourd’hui, elle assume fièrement sa beauté au naturel : « Ma féminité n’a plus besoin de mascara(de) »

Je pense que si on encourageait la diffusion d’images non photoshopées d’hommes et de femmes avec quelques imperfections, ça les rendrait plus réels dans les films, les pubs, etc. Ça m’aiderait de voir des personnes certes imparfaites mais qui s’assument pleinement et qui encouragent à faire de même (comme Coucoulesgirls, Shera…). Ça aiderait beaucoup de personnes de mon âge à s’accepter, parce que quoi qu’on en dise, l’adolescence est une période difficile. On se découvre, on se compare, on change.

 

Jeanne, 14 ans, collégienne, Rueil-Malmaison

Crédit photo Netflix // CC  Lauren Gussis – Insatiable (2019)

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1 réaction

  1. C’est pour ça que je n’aime pas les teen movies, trop irréalistes. Pour moins complexer il faut moins suivre de filles sur les réseaux, et ne suivre que celles qui te font du bien qd tu les vois.

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