Les grands de la cité sont-ils des exemples ?
Les grands… Les grands buildings ? Les grands rêves ? Non, rien de tout ça je veux parler des grands de la cité. Des exemples pour tous, mais pas pour les mêmes raisons.
Les parents les utilisent pour nous dire que si on « continue comme ça », on deviendra comme eux : « Des glandeurs qui ne font rien de leur vie, qui restent sur leur banc et vont finir clochards du 77. » Voilà comment les grands sont décrits par les vieilles du rez-de-chaussée. Le banc, c’est la première chose qui me vient à l’esprit lorsqu’on me parle des grands de la cité. Ce banc, le lieu où ils crèchent… On les entend rire depuis l’autre bout de la cité. Ce sont des gens marrants pour les uns, bruyants pour les autres. Les grands, ce sont les genres de personnes qui « check » en te disant : « Wesh wesh beau gosse ». La personne peut ne pas te connaître personnellement, on sait toujours que tu es dans une cité : « Hé ! T’es pas le grand à Mehdi, a wai la vie d’ma dar que j’t’ai cramé. » Ces grands ont une grande influence sur tous les autres. On veut tous être des gangsters respectés du quartier, des dealers pendant les heures perdues.
Méprisés par certains, exemples pour les autres. Et moi, est-ce que je veux être comme eux ?
JL, 15 ans, Île-de-France
Crédit photo jmsatto (Les Ulis)