Bryan B. 31/08/2019

Marre du chômage, je reprends une formation !

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Nouvelle ville, nouvelle vie. Mais dans la petite ville où j'ai rejoint mon père, impossible de trouver du travail. Alors je suis obligé de changer de secteur... Retour à la case formation.

Y a deux ans et demi, j’ai quitté Dijon après ma formation en paysagisme. Je suis allé à Nemours, dans le 77, chez mon père qui m’a dit de tout de suite chercher du travail. Pendant un an, ça a été mission locale, recherches sur internet et c’était une galère en vrai !

Au début, je savais pas chercher un travail. Les seules fois où j’avais cherché, c’était à Dijon, j’allais là où j’avais fait mes stages. À Nemours, je connaissais rien et personne, donc ma famille m’a demandé d’aller à la mission locale. Au début, les rendez-vous débouchaient sur rien. Fallait prendre rendez-vous par téléphone avant d’y aller : ils te disent à quelle heure un conseiller est disponible et le jour d’après, j’avais un rendez-vous. On trouvait pas de solution. Je leur ai parlé de la Garantie Jeune mais ils m’ont dit que j’étais « pas assez dynamique ». Ok. « Vous avez autre chose à me proposer ? » Ils m’ont proposé de passer le permis, et encore, c’était après plusieurs rendez-vous, deux ou trois. En attendant, rien.

J’ai donc cherché de mon côté, d’abord par mail et téléphone. Je regardais sur internet les entreprises autour de chez moi (oui, on a de la chance à notre époque !). Si c’était pas très loin j’y allais, sinon j’envoyais un mail. À la mission locale, ils m’avaient au moins aidé à préparer mon CV (pas la lettre de motiv’ hein !). Les entreprises m’expliquaient gentiment qu’ils cherchaient personne. Ou alors ils étaient pas là. Et les mails, c’était généralement des réponses négatives dans mon secteur. J’ai fait les cinq, six entreprises de Nemours comme ça.

J’ai fait une formation pour… trouver une formation

Et ensuite, je me suis déplacé, mais même la ville a refusé ma candidature comme paysagiste… Donc j’ai repris rendez-vous à la mission locale et ils m’ont parlé d’une formation à Melun qui devait m’aider à trouver du travail. Une formation d’accompagnement à la qualification. Une formation pour trouver une formation quoi ! Ou savoir ce que tu veux faire après. T’apprends à te présenter à un patron, à prendre confiance en toi. Comme moi ! À l’époque, je rasais les murs ! Et ça m’a aidé. Déjà pour trouver ce que je voulais faire, mes recherches, mon CV et ma lettre de motivation. C’est eux qui m’ont trouvé mon CAP, au bout de six mois. Dans ma tête, je voulais continuer à chercher un vrai taf, en paysagisme, j’ai postulé au concours pour la mairie de Paris, mais le CAP commençait en même temps. J’ai préféré avoir un truc sûr plutôt que de peut-être louper le concours…

J’ai commencé mon CAP en maintenance du bâtiment, mais j’ai dû arrêter à cause de ma maladie au bout d’un an et demi… Mais mon patron et mon lycée vont me reprendre, y a « juste » l’année que j’ai loupée.

Muhammed n’a pas de problème pour bosser ! Alors qu’il n’a que 16 ans. Lui, ce qui lui manque c’est un diplôme, mais l’école ça le soûle.

Bref, c’est super compliqué de trouver du taf et pas super valorisant. Tout le monde te dit que c’est mort, que y a pas de taf. C’était pas tellement lié au paysagisme, mais plus à la saison peut-être… Ils allaient commencer l’élagage et j’étais pas formé à ça. Je pense qu’en maintenance ce sera plus facile, je pourrai me faire embaucher partout : les collèges, les lycées, les mairies même, les hôpitaux. Moi, je me verrais plutôt dans un collège ou un lycée. Tout ce que j’essaie de faire, c’est de bosser, mais la vie, c’est trop de complications… C’est dur la vie d’artiste !

 

Bryan, 21 ans, en formation, Nemours

Crédit photo Pexels // CC Tookapic

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