Maelou M. 26/11/2015

Moi, je suis, vous, vous n’êtes rien

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13 Novembre 2015. Des attentats multiples secouent la capitale. Les français choqués pleurent leurs morts. Et les jeunes ils en ont pensé quoi ? Série de témoignages.

Il y a dix mois, il était devenu dangereux de tenir un crayon entre ses doigts. Aujourd’hui, s’assoir à une terrasse, un verre à la main, écouter de la musique ou encore assister à un match de foot est devenu mal. Mais mal pour qui ? Mal pour ces monstres qui tuent, assassinent des innocents, massacrent ceux qui aiment la vie.

Continuer à vivre

Malgré les esprits blessés, les vies envolées, les larmes qui ont coulé, nous allons continuer à nous assoir à la table d’une terrasse, à commander un café, une bière, un mojito.

Nous allons continuer de nous agiter dans tous les sens au rythme de la musique.

Nous allons continuer à tracer le drapeau de notre pays sur nos joues pour soutenir nos amis les footballeurs.

Nous allons tout simplement continué à vivre comme nous avons continué à saisir nos crayons, nos armes à nous, pour dire, dénoncer après les attentats de Charlie Hebdo.

Monstres, vous n’êtes rien

Car qui sont ces barbares, sortis tous droit de leur camp d’entraînement, le cerveau lavé, d’où toute pensée et sentiment humain ont été gommés ? Avec leur kalachnikov, ils se présentent comme des fidèles d’Allah, mais ils ne sont autres que Les enfants de la terreur. Des enfants en manque d’amour, en manque d’éducation, en manque d’un esprit pensant. Ces gamins qui brandissent leurs armes à tout bout de champ, qui les pointent sur des amoureux de la vie, pensent pouvoir nous effrayer en imposant à tous leur supériorité. Mais avec ces actes sauvages, ils  révèlent au grand jour leur stupidité, leur incompréhension de l’humanité et encore plus leur ignorance de la vie.

Alors oui, je le dis haut et fort : « Monstres, vous ne me faites pas peur, car vous, sans votre arme, vous n’êtes rien alors que moi, sans mon crayon, je suis une personne pensante, qui vit, qui sort, qui rit en terrasse, qui se trémousse dans une foule, le sourire aux lèvres et l’esprit ailleurs. Moi, je suis. Vous, vous n’êtes rien. »

Maelou M., 17 ans, élève de terminale ES, Brie-Comte-Robert

Crédit photos Camille Cohendy

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1 réaction

  1. Bonjour Maelou !
    J’ai lu avec beaucoup d’attention ton texte, très bien écrit dans la forme, mais qui me choque un peu dans le fond. Je te comprends, ça se sent que tu es jeune et révoltée, que tu as soif de vie, et c’est très bien, je ne te juge pas.
    Seulement, j’aimerais te questionner sur un seul point – celui qui m’a fait réagir et me décider à te répondre – te rends-tu compte que nous avons la chance de pouvoir nous asseoir à une terrasse ? Te rends-tu compte que ce sont nous les occidentaux qui sont venus en premier détruire la vie de ceux qui aujourd’hui se rebellent d’une manière atroce ? Qu’ils n’ont déjà pas grand chose et que nous venons piller leurs ressources ? Je ne fais pas l’apologie du terrorisme, loin de là. Mais les gouvernements occidentaux sont les premiers terroristes qui viennent occuper un territoire par la force, pour des questions stratégiques économiques. Voila mon point de vue : ce qui est arrivé à Paris est atroce pour nous, mais ce qui arrive chaque jour là-bas est d’autant plus atroce qu’ils nous le cachent. Des millions de morts au point qu’on ne les compte plus à la télé, des bombes là-bas en réponse à des soldats armés à Paris, et bien plus, des bombardements là-bas bien avant les attentats de Paris. Voila la triste réalité. Je comprends qu’on puisse s’indigner de ce qui arrive dans notre pays, le faire avec conscience serait encore plus sage.
    Bonne journée à toi partisan de la jeunesse française,
    Bonne continuation dans ta passion d’écrire,
    Mélanie

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