Mon copain s’est engagé dans l’armée et il veut la quitter
Mon copain était déscolarisé depuis deux ans quand il a passé les tests pour entrer dans l’armée. Pas de bac. Pas de brevet Pas de travail. L’armée promettait des formations et un salaire à ceux qui n’en ont pas. Il n’a pas hésité. Il voulait s’en sortir.
En février 2016, il est donc parti. Cela faisait six mois qu’on était ensemble. Le moment venu, nous ne voulions plus nous quitter.
Il y a d’abord eu les classes, loin de Paris. Plusieurs mois d’entraînement et de formations intensives. Je pouvais le voir uniquement selon la volonté des cadres, qui promettaient des week-ends et les supprimaient la veille, ou ne laissaient pas de permission pendant plusieurs semaines. C’est le jeu de l’armée. Les rares fois où l’on pouvait se voir, fatigué, il passait beaucoup de temps à dormir. Mais l’avantage, en ces premiers temps de vie militaire, c’était qu’il s’y sentait bien. Il était crevé, mais était sorti de la torpeur dans laquelle il était plongé depuis deux ans. Il gagnait de l’argent, il avait quitté son canapé et avait de nouveaux potes.
Il m’a fallu du temps pour m’adapter, pour admettre que mon couple était subordonné aux décisions de ses supérieurs. De ce point de vue, la prépa, qui par ailleurs me coupait de toute vie sociale, m’a au moins permis de me plonger la tête toute entière dans le travail et de combler le vide qu’il avait laissé en partant.
Une armée qui ne tient pas ses promesses
Mais une fois les classes passées, l’armée n’a pas tenu ses promesses. L’armée, à son grade et d’après lui, c’est de longues heures d’attente en chambre, où l’on n’a rien à faire, mais on ne sort pas. C’est beaucoup d’ennui, à tourner dans les gares et les aéroports. C’est accepter que la hiérarchie vous parle comme à un chien. C’est ne pas avoir la liberté de démissionner avant la fin de son engagement, au risque d’être condamné. C’est aussi être mal vu après une mise en arrêt pour maladie. Être vu comme un minable. Tout ça, il le vit et il me le raconte. Et moi, je ne peux qu’imaginer cette vie militaire, loin des réalités quotidiennes qui m’entourent. Et je dois l’accepter.
Deux ans après le début de son engagement, la situation reste compliquée. Dès que les week-ends libres deviennent trop fréquents, systématiquement, une mission tombe. Boum, trois mois en Côte d’Ivoire. Boum, deux mois en sentinelle. Des mois d’affilée durant lesquels il n’a aucune permission, où nous ne pouvons pas nous voir si ce n’est pendant des quartiers libres, en journée, ce qui implique que je fasse l’aller-retour en TGV. Partir le matin, rentrer le soir.
Quitter l’armée et reprendre ses études
On lui avait fait miroiter des formations professionnalisantes. Résultat : lorsqu’il rentrera au bout de trois ans, il aura à peine rempli son CV.
En attendant, les smartphones font partie intégrante de notre quotidien. On s’appelle plus qu’on ne se voit. On passe Noël au téléphone, on se souhaite la bonne année sur Whatsapp, on règle nos soucis privés à distance. Nous nous habituons.
Contrairement à eux, Mathilde a une vision positive de l’armée. Ses parents sont militaires, et elle s’est battue toute sa vie pour casser le gros cliché sur ce corps de métier. Alors, militaire : c’est la galère ?
A l’extérieur, beaucoup ont du mal à lui enlever son treillis. On l’aime ou on le déteste, selon les convictions. Lui, son engagement est apolitique. Il cherchait un métier, voilà tout. Mais il n’y a plus de neutralité dans le regard des autres, et il regrette le temps où il était lui, et non son métier. Maintenant, il regarde le temps passer et guette la fin de son engagement. Il veut reprendre ses études et je l’y encourage.
Il soutient tout de même que ça le rend adulte. Il déteste son métier mais lui trouve au moins cet avantage. Il a grandi, il a fait face à des réalités différentes, il a affronté et tué ses peurs. Nous grandissons ensemble. L’armée fait partie de sa vie, nous en parlons beaucoup, mais nous l’abandonnons le plus souvent possible pour vivre notre histoire.
Lucie, 20 ans, étudiante, Paris
Crédit photo Sony Pictures Releasing France
Moi qui suis à la retraite maintenant, j’ ai fais à l’ époque le service national d’ un an .C’ est » professionnellement » la meilleure chose que j’ ai faite car mes études antérieures s’ étaient soldées par un échec .
Bref grâce à l’ Officier conseil j’ ai rapidement été prioritaire pour une formation d’ informaticien ( 12 mois rémunéré au smic ), puis j’ ai été embaucher à la sortie par Cit Alcatel, puis 7 ans après par Thomson CSF et enfin toute ma fin de carrière chez Dassault comme ingénieur maison ( je ne vous parle pas du montant élevé de ma retraite maintenant ) ..
Voilà pourquoi ( m’ a dit la DRH chez Dassault ) la mention du service militaire sur un CV avec un petit grade obtenu ( Caporal ou Brigadier, Sergent ou Maréchal des Logis ) comptait plus pour les dirigeants que ces grosses boîtes qu’ une licence ou un master, etc … car l’ Armée est un très très gros client, des généraux siègent aux conseils d’ administration, et ceux ci ne supportaient pas les » tires aux culs » qui se sont fait réformés .Sans ce service national, j’ aurais fini manutentionnaire !
sans formation, sans conviction, sans réel engagement de sa personne (juste un boulot), ce genre de soldat met en danger la vie de ses collègues.
Donc à part etre troufion et « tourner dans les aeroports » effectivement il n’aura pas le droit à beaucoup d’égard avant d’avoir une solide expérience et fait ses preuves sur le champs de bataille.
L’armée n’est jamais marrante quand on est tout en bas de la hiérarchie…Car il peut pas être plus bas je pense.
si vous avez des passions, ou quelque chose que vous savez faire régulièrement sans que cela ne vous gène, alors faites en un metier.
Certains sont contre la CJUE,
Moi je suis totalement pour, en prenant en compte la spécificité des depart OPEX.
Effectivement qui passerait un week-end entier bloqué pour avoir 30 brut sur son salaire.
Que l on me parle pas des permissions car c est pas des congés.
Régulièrement on nous dit t en permissions mais tu t éloigne pas.
J aimerais trouver une statistique sur le nombre de divorces à l armee.
Toute ces conjointes qui sont obligées de passé tant d épreuves sans que nous puissions l y aide.
Pour finir on peux même pas dire qu un militaire est riche, il est solde un peux mieux qu un salaire moyen français.
Cela me conforte dans mon choix de ne pas vouloir m’engager.
Les risques, les manques, rater des moments en familles, les abscences répetées, l’eloignement sont des choses que je ne pouvais faire.
Arrêter là.**.je rentre pour 3 ans en tant que evat ..vos conneries me font les boules maintement….mais je peux vous dire qu’il a des belles choses a à apprendre….et l’amour passe après……..cdlt Luc
Nan mais l’armée n’a jamais existé pour pallier au manque d’emplois pour les jeunes ou pour aménager le territoire …
On a laissé ces gens se mentir pour rejoindre une institution très différente d’un emploi
Bonjour Lucie,
Si je peux faire quelques commentaires et votre joli billet, dont la naïveté – ce terme n’est en aucun cas, pour moi, péjoratif – me touche beaucoup. Je vais tenter d’être court afin de ne pas polluer votre texte par un trop long commentaire.
Être militaire, ce n’est pas un métier ; c’est un engagement. Au sein de l’armée, il existe des métiers. Cela peut paraître une nuance, mais c’est loin d’être le cas.
Ainsi, une ou un jeune, sans formation spécifique, qui s’engage tel votre conjoint se doit d’avoir une infinie patience. Le personnel d’encadrement qui le gère doit, avant toute chose, savoir qui il est, qui il peut être et quelles formations lui seraient profitables mais aussi profitables à l’arme à laquelle il appartient.
Ainsi, les premières années d’un militaire sont axées sur un tronc commun – il dépend de l’arme dans laquelle il s’est engagé (air – terre – mer – gendarmerie) et dans quel régiment il se trouve. Ensuite, une fois ce tronc commun validé, les missions sont généralement réservées, pour les jeunes arrivants, sur le territoire national afin de continuer à les former mais aussi – et surtout – que le personnel d’encadrement puissent les observer.
Seulement après cette phase, le «job» devient spécifique par le biais d’opex ou de formations.
Pensez à une chose ; si l’armée formait immédiatement à un métier spécifique tous les jeunes qui signent un premier engagement, il y aurait plusieurs soucis ; le fait que ces jeunes, une fois formés, retournent dans le privé et, ainsi, se payent une formation gratuite et rémunérée avec nos impôts. Ensuite, il faut bien des années avant de déterminé si un soldat lambda est plus à même de devenir un technicien un administratif, un encadrant ou, tout simplement, un guerrier.
Pour finir ; imaginez-vous votre conjoint se retrouver après quelques mois de formations en OPEX, sur le terrain, sous les balles des ennemis de notre pays ? C’est aussi pour le protéger que l’armée prend un peu de temps avant de l’envoyer sur des missions, certes, bien plus intéressantes que VIGIPIRATE mais beaucoup plus dangereuses.
Pour conclure et pour les jeunes souhaitant prendre la même voie que votre conjoint : être militaire n’est pas un métier, c’est un engagement.
Bien à vous,