Alberto R. 02/12/2018

Mon job m’a fait tomber en dépression

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Pour me laisser le temps de réfléchir à mon orientation, j'ai choisi de travailler une année. Mon manque d’envie et de passion m’a déprimé, au point de lâcher.

Après trois années de lycée peu épanouissantes, j’ai obtenu un bac pro vente à 18 ans. Ces trois années sans aucun intérêt ont aussi rimé avec trois années de flemme. Je ne me suis jamais posé la question de mon orientation.

Comme j’avais des affinités avec les nouvelles technologies et les jeux vidéo, j’ai passé un concours pour intégrer une école de modélisation par ordinateur. Mais j’ai violemment échoué. Il était trop tard pour me retourner, j’ai donc décidé de prendre une année avant de me diriger dans une nouvelle voie. J’ai cherché un travail pour être indépendant financièrement et après un entretien d’à peine dix minutes, j’ai signé un CDI dans l’entreprise d’édition d’objets publicitaires où j’avais effectué un stage en terminale. J’étais assistant de production. Bureau individuel, ambiance relax, patron sympa : quoi de mieux pour un premier emploi ?

Mais plus les semaines passaient, plus la lassitude s’installait. Ce travail qui ne m’avait jamais dérangé auparavant devenait monotone, lourd et contraignant. Les pensées négatives m’envahissaient. Au début, je me disais que ça allait passer. Petit à petit, j’ai commencé à penser que je ne savais faire que ça. Mon estime de moi-même baissait, je perdais l’appétit, je ne trouvais plus de sources d’amusement et ma philosophie de vie consistant à toujours me réjouir des petites choses s’effaçait. Je ne trouvais même plus d’intérêt pour les jeux vidéo ou la musique, deux domaines qui occupaient pourtant une grande place dans ma vie.

Cela n’arrive pas qu’aux autres

J’ai pensé à la dépression, mais j’avais du mal à y croire, pensant que cela n’arrivait qu’aux autres ou dans les films. En cherchant les symptômes sur internet, juste au cas où, j’ai trouvé un forum où une dame décrivait son ressenti au début de la sienne. Je m’y retrouvais beaucoup trop pour que ce soit une coïncidence. J’ai imprimé le paragraphe et surligné tous les points communs : la feuille était presque recouverte de jaune. Dès le soir, j’en ai parlé à mon entourage. Mes parents, ma copine et mes amis m’encourageaient et me donnaient des conseils, mais je ne pouvais pas m’empêcher de penser à ma journée du lendemain. Difficile pourtant de trouver une raison à mon état : je n’avais pas beaucoup de pression au bureau, pas de problème de harcèlement ni de mauvaises relations avec mes supérieurs. Cette entreprise avait vraiment tout pour plaire.

Florent aussi a décroché un premier job parfait sur le papier ! Jusqu’à ce que ses missions entrent en conflit avec ses valeurs personnelles… À son métier dénué de sens, le jeune ingénieur a finalement claqué la porte au nez !

Je savais que je devais trouver quelque chose qui me plaisait vraiment, et me remettre aux études pour y parvenir. Mais comment faire des choix d’orientation quand on a plus envie de rien ? Quand la seule chose que l’on désire est un RER dans les dents ou une balle au fond de la bouche ? En avril dernier, j’ai décidé que je ne mettrai plus les pieds dans cette entreprise.

Aujourd’hui, je cherche ce qui me passionnera pour les années futures, pour ne plus jamais risquer de tomber dans cette spirale infernale.

 

Alberto,  21 ans, étudiant, Chatou (78)

Crédit photo Youtube // © Big Flo et Oli – Dommage (clip 2017)

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1 réaction

  1. Si tu as des pulsions suicidaires, tu dois être hospitalisé.
    Si tu largues tes passions, il y a forcément quelque chose que tu apprecierais de faire en gardant bien à l’esprit que tu dois être pris en charge pour te soigner.

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