Dolene C. 02/11/2018

Quand un mec m’insulte, je lui réponds !

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Face aux agressions verbales, j'ai décidé de réagir avec courage. Dans la rue, je réponds du tac-au-tac aux harceleurs pour me faire respecter.

Je me souviens de ces nombreuses fois où j’entendais parler de harcèlement de rue lorsque j’étais plus jeune. C’est une chose qui m’a toujours révoltée au plus profond de moi. Juste pour que les choses soient claires, je parle de ces moments où la femme se sent mal à l’aise, où elle a peur lorsqu’elle marche seule dans la rue, où elle se fait insulter par rapport à sa tenue vestimentaire. Ça ne devrait jamais arriver. Pourtant, c’est courant.

Plusieurs de mes copines ont subi ce genre de harcèlement de rue. Moi, je leur demandais ce qu’elles faisaient dans ce genre de situation. Et comme beaucoup de femmes, elles me répondaient : « Je fais comme si de rien n’était et je continue mon chemin. » Même si ce sont mes amies, je ne comprends pas : pour moi il est inconcevable de ne rien dire, de se taire quand on se fait insulter.

« Moi personne me siffle, j’suis pas ton chien »

Pour ma part, je ne m’étais jamais fait accoster de manière désagréable ou impolie dans la rue… Jusqu’au jour où c’est tombé sur moi. Je me promenais quand un homme s’est mis à me siffler, comme si j’étais son chien. Je me suis clairement sentie traitée comme une merde, désolée mais il n’y a pas d’autre mot.

À cet instant même, j’ai compris ce que mes amies avaient pu ressentir, mais c’était plus fort que moi, il fallait que je l’ouvre, malgré la peur ! Alors je l’ai regardé droit dans les yeux et je lui ai dit : « Eh ! C’est qui que tu siffles comme ça ? Moi personne me siffle, j’suis pas ton chien, ferme-la ! » Le mec m’a regardée, a souri, mais il n’a rien dit. Il devait se sentir sacrément bête qu’une petite nana comme moi ait le courage de lui répondre. Je me suis sentie vraiment fière et forte au fond de moi. C’est à partir de ce moment que j’ai décidé de répondre systématiquement, pour faire comprendre à ce genre de type qu’ils n’ont pas le droit de nous traiter comme ça.

Comme je vous l’ai déjà dit, je ne la ferme pas

Malheureusement, ce genre de scénario s’est reproduit plusieurs fois. Alors j’ai continué à répondre, à montrer que j’étais une femme, un être humain ! Mais un jour, ça ne s’est pas passé comme prévu : j’ai reçu des menaces. On se baladait tranquillement avec des copines, et une voiture remplie de cinq mecs est passée devant nous. Ces mecs-là, je les repère assez vite. Vous savez, le genre qui vient vous accoster et vous traite de « salope » ou même de « pute » si vous ne leur répondez pas. En les voyant débarquer, j’étais pratiquement sûre à 100% que les réflexions allaient tomber. Ça n’a pas loupé. Ils ont fait une remarque à l’une de mes amies. Mais manque de pot, moi, comme je vous l’ai déjà dit, je ne la ferme pas !  

Marguerite non plus n’est pas du genre à se taire ! Militante féministe, elle répond au harcèlement de rue par le dialogue… Jusqu’au jour où elle échappe de peu à une balle.

Ils peuvent être cinq, ça ne fait aucune différence : on reste des femmes, pas des chiens ! Alors j’ai balancé au mec : « Eh, tu parles à qui comme ça toi ? Trace ta route mon gars. » Et là, bien évidemment, il a fait l’innocent et a menacé de me frapper.

Je ne vous cache pas que j’ai eu peur, très peur, car même si j’étais avec mes copines, elles, elles ne disaient rien. Au final, une de mes amies a calmé le jeu et ils ont fini par partir. Mais même sans ça, je savais que j’étais plus forte qu’eux. Car autour de moi, tout le monde s’était arrêté, les passants étaient prêts à prendre notre défense, comme si nous étions tous unis. Cela m’a tellement fait plaisir de me sentir soutenue.

Oui, il y a des risques, et c’est normal d’avoir peur. Mais garder le silence, c’est accepter le fait qu’on nous méprise. Quand on se fait harceler, il faut parler, il faut s’imposer. Je me dis que si on ouvre toutes la bouche, ils finiront bien par fermer la leur.

 

Dolene C., 18 ans, étudiante, Paris

Crédit photo Love (série 2016, Judd Apatow, Lesley Arfin) © Netflix

 

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3 réactions

  1. Excellente technique !

  2. moi ce que je fais c’est que je fais le chat en colère ou bien le dindon …. les mecs comprennent pas et ils se cassent comme des merdes !!!

  3. Bonjour,

    Je suis tombée sur votre page internet car je suis à la recherche d’idées ou de réponses ‘toutes faites’ pour pouvoir répondre aux harcèlements de rue. Ce sont souvent les mêmes remarques qui reviennent « hey mademoiselle » … avec la colère j’ai envie de répondre grossièrement ‘ta gueule connard’ mais c’est évident que ça ne leur donne pas le déclic.

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