20h/semaine dans les transports au lycée, c’est normal ?
Je passe près de 20h dans les transports en commun par semaine, en bus, en car scolaire, en métro ou en voiture. Du lundi au vendredi, je me lève à 6h pour prendre le car scolaire à 6h40. J’ai un peu plus d’une heure de route pour aller de mon village rural d’un peu plus de 1000 habitants, St Onen, à Rennes, à une trentaine de kilomètres. Puis, à Rennes, je prends le bus de ville ou le métro pour aller au lycée qui n’est pas en centre-ville. J’en ai pour 30 minutes environ.
La journée se passe, entre six et huit heures de cours selon les jours. Le soir je reprends métro, bus, et car scolaire pour retourner chez moi. Quand je finis à 18h, j’arrive dans mon village vers 19h30. Le mercredi j’ai la chance de ne pas avoir cours de la journée, mais le soir j’ai entraînement de football à Dinan, à une heure aller-retour en voiture. Je rentre vers 21h après l’entraînement.
Le weekend, j’ai au moins un match le samedi, à minimum 30 minutes en voiture de ma maison. Mais il m’arrive d’aller aussi jouer très loin comme à Brest, à des centaines de kilomètres, ou à Vitré de l’autre côté de Rennes direction Paris. Le dimanche, je vais parfois assister à des matchs au Stade Rennais ou rendre visite à ma famille, là encore forcément en transports. Oui, je passe ma vie sur les routes.
Les transports en commun, ça m’impacte fort
J’ai voulu faire du sport et cela nécessite des déplacements. Et j’étudie à Rennes car la filière que j’ai choisie n’était pas dans mon lycée de secteur. En première générale ES, j’ai redoublé alors je me suis réorienté en STMG. Il n’y a pas beaucoup de lycée autour de mon village, et ceux qui existent ne proposent pas forcément toutes les options. Le lycée le plus proche était à Montfort, à 30 minutes de ma maison familiale. Pour intégrer ce lycée public, je n’étais pas prioritaire, j’ai été mis sur liste d’attente, et finalement j’ai dû aller à Rennes.
Avant, Audrey habitait à la campagne. Mais après le lycée, elle s’est installée à Rennes, et ce changement, ça lui plaît.
Tous ces temps de transports ont un impact sur moi, je le sais : la fatigue d’abord, que ce soit physique ou mentale. Physiquement, je me dépense beaucoup et je ne pense pas avoir assez de temps de sommeil. Mentalement car je ne suis jamais posé chez moi. Et quand je rentre, je dois faire mes devoirs, manger etc. Pendant les vacances, je n’ai pas non plus le temps de me poser ; je suis employé dans une entreprise au moins une semaine sur deux, où je ne peux que me rendre en voiture. Je ne choisis pas de passer autant de temps sur la route mais lorsque l’on habite dans un milieu rural, on n’a pas forcément le choix.
Jérémy, 17 ans, lycéen, Rennes
Crédit photo Unsplash // CC Pau Casals