Windy 23/04/2019

À la campagne aussi on se bouge pour le climat

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Dans mon petit village en Centre Val de Loire, je me sens proche de la nature. Mais j'ai remarqué que la protection de la planète n'est pas une priorité pour mes potes de lycée. Ça m'énerve mais ça ne m'empêche pas d'agir.

C’était une première pour moi : vendredi 15 mars 2019, j’ai participé à une manifestation dans ma ville pour le climat. D’habitude, il n’y a pas trop de manifestations ici et encore moins étudiantes. La ville est assez petite : Bourges dans le Cher. Du coup, c’était d’autant plus impressionnant parce que nous devions être une centaine. Ça peut paraître pas grand-chose, mais à l’échelle de Bourges, c’est déjà pas mal.

C’est sans doute parce que j’ai grandi à la campagne que ce sujet me touche énormément. Ce n’est pas parce qu’on vit à côté d’un champ qu’on va voir les vaches tous les jours ! Mais quand on habite à la campagne, on est proche de la nature, on sent qu’il faut la protéger.

La sauvegarde de la planète passe par de petits gestes

Quand j’étais petite, je passais beaucoup de temps en forêt. Aujourd’hui, quand je rentre des cours, j’apprécie d’aller promener le chien dans la campagne avec ma mère.

Nous avons un grand jardin, nous y faisons pousser un maximum de légumes. Nous trions les déchets, nous avons un compost et des oies dans la cour, pour les déchets alimentaires. Bon, on n’est pas parfait : on n’est pas les derniers à manger des cordons bleus tout faits ! Mais la sauvegarde de la planète passe par de petits gestes quotidiens que chacun peut appliquer, comme éteindre la lumière en sortant d’une pièce, ne pas faire couler l’eau pendant qu’on se savonne ou se brosse les dents, privilégier le vélo ou les transports collectifs à la voiture pour les trajets, qu’ils soient courts ou longs.

 #fridaysforfuture ou grève scolaire pour le climat : la suédoise Greta Thunberg a lancé le mouvement en août 2018 ; aujourd’hui, la jeunesse du monde entier déserte chaque vendredi les bancs de l’école pour manifester dans la rue ! Comme à Nantes, où des lycéens se sont rassemblés sous le nom « La Jeunesse Nantaise pour le Climat ».

C’est vrai que quand tu habites à la campagne, ce n’est pas évident pour le transport. Prendre son vélo pour aller voir un ami, d’accord. À pied, c’est déjà une véritable randonnée. Mais pour aller tous les jours au lycée, il faut prendre la voiture. Il n’y a pas de bus partout. Le covoiturage ? Quand il y a peu d’habitants dans un village, pas facile de se coordonner. Régulièrement, j’en fais avec une amie pour le lycée.

La solution pour le climat, ce n’est pas d’interdire la voiture, mais en ville, d’investir dans des systèmes comme le vélo en libre service. Ce serait bien d’en avoir à Bourges. Parfois, quand je prends le bus, j’ai l’impression de faire tout un détour pour arriver à destination ; en vélo, j’irais plus vite et ça polluerait moins !

Les gens de mon lycée s’en fichent

Ce que je trouve dommage, c’est que dans mon lycée, j’ai le sentiment que les gens s’en fichent. Il y a bien une sensibilisation au niveau du gaspillage alimentaire : un bac transparent a été installé pour y mettre le pain non consommé ; il y a un seuil tracé sur le bac, à 3 kg. Il est censé inciter les lycéens à prendre moins de pain en début de repas pour ne pas le jeter ensuite. Mais je ne suis pas sûre que ça suffise !

Le jour de la manifestation, très peu de lycéens de mon établissement nous ont suivis, soit par « flemme », soit parce qu’ils ne se sentaient pas impliqués. Certains nous ont même dit que ce n’était pas parce qu’on allait marcher que le climat allait changer. Ça m’énerve ! Je trouve ça triste car le monde dont on s’occupe maintenant est celui dans lequel on devra vivre plus tard et, surtout, celui qu’on devra laisser aux enfants.

Fanny a grandi au milieu de la forêt, dans le premier département bio de France : le Lot-et-Garonne. La protection de la planète, elle en a fait une de ses priorités, en manifestant mais également sur scène.

Mais quand j’en discute avec mes amis, beaucoup d’entre eux se questionnent sur notre avenir et s’inquiètent même pour notre présent, avec l’augmentation de la fréquence des catastrophes naturelles. À la manifestation, tous ceux que j’ai interrogés étaient d’accord pour dire que ce serait une catastrophe de perdre nos forêts, nos icebergs et nos animaux. Ce sont nos ressources et il est grand temps d’en prendre soin. La nature n’a pas besoin de l’Homme pour survivre, elle sait s’adapter ; mais nous, en revanche, avons infiniment besoin d’elle pour vivre.

Quand je serai adulte, après des études peut-être dans une grande ville, je veux pouvoir m’installer à la campagne à nouveau, avec ma famille, sensibiliser mes enfants à la protection de la nature, répéter ces gestes faits aujourd’hui avec ma mère. Et encore pouvoir aller ramasser des champignons…

 

Windy, 18 ans, lycéenne, Menetou-Salon

Crédit Photo Unsplash // CC Jake Lorefice

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2 réactions

  1. Très intéressant.
    Merci pour cet article.

  2. Très bel article Windy ! J’espère que beaucoup te suivront dans la mise en place des idées que tu proposes !

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