Ce que j’ai appris de mon expérience de volontariat
Je ne suis pas quelqu’un de timide, mais il n’empêche que j’ai eu peur la première fois que j’ai fait une intervention en amphithéâtre, la première fois que je me suis retrouvée à l’arrêt du tramway pour distribuer des flyers, la première fois que j’ai dû rencontrer les familles, en gros, toutes les premières fois où j’ai dû porter les valeurs de l’association. Je pensais savoir défendre une idée jusqu’à ce que je sois amenée à le faire dans un amphithéâtre de 300 personnes. Maintenant, je suis fière de pouvoir dire que je suis en capacité de le faire.
Achète-toi un Bescherelle
Je connais désormais le « bénévole invisible ». Je devrais plutôt dire LES bénévoles invisibles ! Bon n’exagérons rien, ils ne sont pas légion, mais ils sont mémorables. Je m’explique : en début d’année, il y a toujours quelques personnes qui s’inscrivent avec (apparemment) une motivation sans faille et des idées plein la tête. Un conseil, retiens bien leur visage parce que tu ne les reverras pas d’aussi tôt ! Bien évidemment, ceux-là restent des exceptions. Beaucoup de bénévoles restent motivés du début à la fin, et ça, ça fait réellement plaisir à voir.
À côté, il y a toujours pas mal de bénévoles plutôt discrets, qui ont envie d’aider, mais qui ne savent pas vraiment dans quelles mesures ils peuvent le faire et au fil de l’année, ils se découvrent des qualités d’écoute, de tolérance, de solidarité qu’ils ne se soupçonnaient pas au départ. On a tendance à croire (à tort) qu’être bénévole, c’est uniquement donner de son temps pour les autres. C’est vrai, mais être bénévole, c’est aussi prendre le temps d’apprendre des autres.
Si comme moi, tu as du mal à aligner deux phrases sans faire de fautes, j’ai une info pour toi : il va falloir y travailler sérieusement ! Et oui, le volontariat à l’AFEV, c’est en moyenne 16 mails par semaine, 64 par mois, et pas loin de 600 au cours de ces neuf mois de volontariat !!! Sans compter les publications Facebook, les conducteurs projets, les bilans, etc. Enfin bref, tu l’auras compris, achète-toi un Bescherelle !
Moins est de fous, plus on rit !
Contrairement à certains pôles qui tournent à 20, nous, nous sommes trois dans un petit bureau, on a le temps d’apprendre à se connaître et c’est plutôt agréable quand tu tombes sur les bonnes personnes.
Je me souviendrais toujours de nos « pauses potins », des amoureux des chats, des petits lapins qui gambadent sur l’espace vert d’à côté, de notre agacement lorsque l’on entendait des groupes de musique (pas toujours bons) s’entraîner à l’étage, du câble de l’imprimante qui voyageait à travers le bureau, de nos post-it à codes couleurs, de nos check-lists interminables…
Le volontariat c’est surtout des rencontres
Je n’oublierai jamais Anne-Sophie qui pensait toujours à moi quand elle prenait son journal le matin, qui m’attendait quand j’allais chercher mon repas du midi, même quand elle avait hyper faim ! Qui était toujours pleine de bonne volonté et de soin dans tout ce qu’elle entreprenait…
Je n’oublierai jamais ma référente, qui a toujours été là quand j’avais besoin d’elle, autant sur mon volontariat que sur mes projets personnels, qui nous a fait confiance, qui nous a poussés à prendre des initiatives et à toujours donner le meilleur de nous-mêmes. Grâce à toi (ou à cause, je n’ai pas encore décidé), je ne peux plus écrire un texte sans vérifier et revérifier mon orthographe…
Jasmine aide les autres dès qu’elle le peut. Mais aujourd’hui, elle est épuisée physiquement par son militantisme et le manque de reconnaissance. #PayeTonBurnOutMilitant.
Le volontariat n’a pas bouleversé ma vie, il n’a pas réveillé chez moi une nouvelle vocation, mais je mentirais si je disais qu’il ne m’a rien apporté. J’ai rencontré des gens formidables, vécu des expériences inoubliables, j’ai acquis une certaine méthodologie de travail, qui j’en suis sûre, me servira tout au long de ma vie professionnelle. J’ai hâte de voir ce que la vie me réserve. NEXT !
Sala O., volontaire en service civique