Charlie N. 01/10/2021

2/2 Le Covid m’a sevrée des boîtes et de l’alcool

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Charlie a profité de la pandémie pour prendre du recul et mettre un terme à ses soirées riches en excès.

La veille de l’annonce du premier confinement, j’étais en boîte de nuit. C’était ma dernière soirée, mais je ne le savais pas encore. Les boîtes et l’alcool, j’y étais complètement accro, c’était mon quotidien. Je m’en fichais du Covid, je voulais juste profiter, m’évader.

La soirée ressemblait à toutes les autres, on faisait quelques rencontres. On buvait beaucoup plus que d’habitude, et on a franchi une limite que l’on s’était fixée : ramener chez nous un groupe de trois garçons que l’on ne connaissait absolument pas pour un after. Après, on a pris la voiture pour les ramener et, au retour, on s’est arrêtées sur le parking d’Ikea pour dormir. C’était ça une vie normale pour moi.

Jusqu’au Covid.

Mon rapport avec les boîtes de nuit et l’alcool a complètement changé depuis. Je n’irai plus en boîte.

Entre 50 et 150 euros par soirée

Mars 2020. Depuis six mois, je dérivais, j’étais perdue, j’avais un seul but toutes les semaines : aller en boîte me vider la tête, faire de nouvelles rencontres. Du mercredi au dimanche, tous les soirs. Puis, il y avait l’alcool. Je buvais beaucoup trop. C’était devenu un engrenage, une spirale infernale dont je n’arrivais pas à me sortir, j’en voulais toujours plus. Le monde de la nuit était un gouffre financier. Je dépensais entre 50 et 150 euros par soirée.

Je passais en coup de vent chez mes parents, juste histoire de dormir, manger, me préparer pour sortir le soir. Malgré leurs remarques, toujours les mêmes : « C’est pas un hôtel ici » ; « On te voit jamais » ; « Tu vas pas encore sortir ! »

À l’annonce du confinement, j’étais gavée, énervée. Mais, à l’inverse de ce que je pensais à ce moment-là, cette pandémie a eu un effet positif sur moi. Le confinement m’a permis de me retrouver avec moi-même, de prendre du recul et le temps de poser les choses, dans ma tête mais aussi sur le papier.

Nos soirées maintenant, c’est musique et jeux

Je ne sortais plus, je ne buvais plus. C’était un peu une cure, mais à domicile. Ça s’est fait sans que je m’en rende compte. J’ai eu le déclic l’été 2020, à un anniversaire. Ça faisait des mois que je n’avais pas touché une seule goutte d’alcool. Mon corps n’était plus habitué mais je n’en avais pas conscience. Jusqu’à ce que je tombe dans un coma éthylique en fin de soirée. Depuis, ma vision des choses a évolué, en bien.

Les amies avec qui je sortais sont toujours mes amies actuelles. On s’en est sorties ensemble, on grandit et on avance ensemble. On a une amitié plus que sincère, solide et saine. On adore se faire des soirées à la maison, tranquilles, juste entre nous, avec un peu de musique, des jeux : Monopoly, Limite Limite, Picolo, karaoké…

J’aime profiter des choses simples et toutes bêtes de la vie : aller au restaurant, au cinéma, profiter de ma famille le dimanche, se faire des petites bouffes à la maison avec les copines.

Aujourd’hui, je me sens mieux, mais ce n’est pas fini. J’ai surtout appris que l’addiction est une réelle maladie.

Charlie, 20 ans, en formation, Brest

Crédit photo Unsplash // CC Alexander Popov

 

Cigarettes, alcool et confinements

Moins d’alcool

En 2020, année qui a marqué le début de l’épidémie de Covid-19, près d’un quart des Français·es ont diminué leur consommation d’alcool. Avec les confinements, les couvre-feux et la fermeture des bars et restaurants, 24 % déclarent avoir réduit leur consommation.

Plus de cigarettes

Un quart des fumeurs et fumeuses ont augmenté leur consommation de cigarettes pendant le premier confinement, une hausse qui s’explique notamment par le recours au télétravail et la possibilité de fumer à domicile. 94 % d’entre elles et eux ont fumé en moyenne cinq cigarettes de plus par jour.

La santé mentale des plus jeunes en péril

En 2020, 20 % des 15–24 ans présentaient un syndrome dépressif. Ils étaient 10 % en 2019, soit deux fois moins, avant la pandémie et les confinements successifs. La pandémie a également provoqué une hausse des troubles anxieux et des phobies sociales.

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