Shayne K. 17/03/2023

Dans le monde virtuel, je suis le père que je n’ai pas

tags :

À travers les jeux vidéo, Shayne ressuscite ce qui lui manque chez son père : de l’attention, de la complicité et de l’amour.

Mon monde à moi, ce sont les manettes et le métavers, les voitures et les braquages, le kill et le top 1. Enfin ça, c’est mon monde virtuel. Dans la vie réelle, je suis Shayne, un adolescent gentil, attentionné, bavard et j’en passe. Mais une fois chez moi, après avoir été le gars gentil qui fait ses tâches ménagères et ses devoirs, le masque tombe, je deviens une autre personne.

Ici, place à Meetch Ageh, mon personnage de roleplay. Lui, c’est tout l’inverse de Shayne : il est rancunier, triste et violent. C’est le chef d’un gang US qui s’appelle les Fiftyboyz. On fait des actions incroyables : braquages de convois, prises d’otages, transactions de produits illégaux, etc. Mais j’ai aussi un autre personnage.

Franc Franc. Il est policier et a quatre enfants : Stacy, Lola et deux jumeaux. Franc, c’est un père basique qui sort de chez lui le matin et qui rentre le soir après les dispatch. Vu qu’il n’est que cadet, il ne gagne pas beaucoup d’argent. Mais pour ses enfants, il serait prêt à tout : voler dans des supermarchés, tuer, ou pire. Il tient à ce qu’ils ne manquent de rien. Mes deux personnages ont un point en commun : ce sont tous les deux des pères, des hommes de responsabilité. Et ça, ce n’est pas un hasard.

Mon père, ce n’est plus le même

J’ai créé ces personnages que j’incarne chaque jour pour retransmettre de manière virtuelle ce que j’ai vécu pendant un court moment de ma vie : un daron attentionné, complice, avec qui je faisais plein de choses. Si je suis toujours le père, c’est parce que, dans la vraie vie, le mien n’est plus très présent.

La relation entre Yasmine et son père était fusionnelle, mais n’a pas duré. Depuis qu’il a coupé les ponts, elle a du mal à tisser des liens. Un épisode de notre série « Papa où t’es ? »

Capture d’écran de l’article illustré par un dessin : Yasmine est représentée en train de pleurer. Ses larmes forment une flaque dans laquelle on voit le reflet de son corps recroquevillé. Une main symbolise l'affection qu'elle n'a pas eue et essuie une larme au coin de l'oeil.

Quand j’étais plus jeune, on était comme Tic et Tac, inséparables, toujours ensemble. On ne sortait jamais l’un sans l’autre, on était un collier en diamants valant des milliers d’euros. Un jour, ce collier s’est brisé. Tic et Tac, c’était malheureusement terminé, on a dû se séparer.

Mais bon, comme je dis : « Lève la tête soldat, il y a des gens qui t’attendent à bras ouverts. » Ce que je veux dire, c’est que je recherche toujours plus d’amour et d’attention de sa part, mais je ne ferai jamais le premier pas, c’est impossible. Je me dis : « Reste où tu es, à ta place d’enfant et laisse le temps faire. » Peut-être que plus tard, il verra ce qu’il a manqué et qu’il se réveillera.

Shayne, 14 ans, collégien, Saint-Louis (La Réunion)

Crédit photo Unsplash // CC Axville

 

Le métavers n’existe pas

Spoiler alert : le métavers n’existe pas encore, et ce n’est pas près de changer.

Ça fait des mois que tout le monde en parle. Pourtant, peu de gens savent vraiment ce que c’est. On t’explique…

Le métavers, c’est un projet des grands acteurs de la tech. L’idée, c’est de créer un monde virtuel (réalité virtuelle) dans lequel chacun·e pourrait venir vivre, et qui déborderait sur le monde réel (réalité augmentée). Dans notre vie de tous les jours, on pourrait se mettre à voir, sentir et même toucher des éléments de notre vie virtuelle.

Le métavers, ça serait plus qu’un jeu vidéo, puisque c’est la promesse de pouvoir avoir une vie parallèle, qui aurait autant d’importance que notre existence réelle.

Pour l’instant, personne n’a encore réussi à inventer une technologie assez puissante pour stocker autant de données et pour mettre en réseau autant de gens et d’éléments. Sans parler de la consommation électrique qu’aucun pays au monde ne pourrait supporter…

Si ce projet voit le jour, ce n’est pas avant plusieurs années (voire décennies). D’ailleurs, vu l’impact écologique et psychologique qu’il pourrait avoir, ce n’est peut-être pas plus mal qu’il soit irréalisable…

Partager

Commenter