Apolline M. 13/04/2020

Dans notre village, le confinement c’est tout le temps

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Pour le confinement, j'habite chez mon copain dans un petit village. Mais pandémie ou pas, ça ne change pas grand chose à nos habitudes ici...

Je suis en confinement dans un petit village des Vosges de 130 habitants, reculé au bord de la forêt. Mon copain y vit toute l’année. Moi, c’est ma troisième maison : je vis à Nancy, mes parents à Saint-Dié, et je vais dans ce village un week-end sur deux. Ici, le confinement, c’est toute l’année.

Il n’y a rien à faire dans le village. Il n’y a pas de magasins, juste une mairie (ouverte deux jours dans la semaine…). Même pour aller chercher le pain, il faut aller dans un autre bled pas très loin. Pour aller en courses, il faut carrément aller dans la ville d’à côté de 23 000 habitants à 10-15 minutes de route (Saint-Dié, où vivent mes parents). Et il n’y a pas de transports en commun non plus.

Ils feraient pareil si c’était pas le confinement

Puis, il n’y a quasiment que des anciens et ils ne sortent pas tellement. Ou juste pour aller faire leurs courses. Ils vivent là pour être au calme, ils ont leurs terrains, ils discutent entre voisins… Là, il commence à faire beau, ils font des activités dehors : ils tondent leur pelouse, ils sortent leur chien, ils font du jardin, ils s’occupent de leur maison et de leurs animaux. Ils ont tous des terrains tellement grands qu’ils feraient exactement pareil si ce n’était pas le confinement.

En banlieue, le confinement est vécu différemment. La cité Curial, l’une des plus peuplées de Paris, oscille entre ennui et solidarités. Un photoreportage de Libération.


Les gens plus jeunes du village sortent plus souvent, mais c’est pour faire les courses, pour travailler ou se balader. Pour moi, ce qui change c’est juste de ne plus pouvoir aller au bar de la ville d’à côté avec mon copain et des potes. Et on va moins aux courses, et il n’y a plus qu’une seule personne qui y va.

Mon copain a toujours été habitué à rester chez lui

En l’état actuel des choses, on n’aurait pas le droit d’aller se balader non plus… Mais il n’y a pas de policiers, pas de militaires. Donc quand on va se balader dans la forêt juste à côté de chez nous, on ne fait pas d’attestation.

Moi et mon chéri, on est tous les deux en télétravail. Pour s’occuper, on se met aussi des objectifs : je me mets à la musculation, lui à la boxe. On joue au tarot, on entretient la maison, on discute en famille. Normalement, on a moins de temps pour faire tout ça. Mais là, de toute façon, il n’y a rien d’autre à faire.

Mon copain, le confinement lui change pas la vie. Il a toujours été habitué à rester chez lui pour aider son père à faire du bois, à tondre, à bricoler. Et le reste du temps, il le passait dans mon village, à jouer au foot avec les deux autres copains de son âge, à aller à la pêche ou à faire du vélo tout seul. Donc il ressent pas le besoin de sortir ni de voir des gens.

Depuis le confinement, Inès vit avec son crush. Ça a un peu précipité les choses entre eux, mais ça leur réussit bien !

Après, je trouve quand même des points négatifs avec ce qui se passe. Je ne pourrai pas réaliser certains projets, et plein de choses me manquent : mes amis et ma famille, les sorties au bar et au resto, le contact humain…

Mais l’avantage d’être à la campagne, c’est de pouvoir profiter du beau temps sur la terrasse et de ne pas être coincée dans mon appartement à Nancy qui a seulement un tout petit balcon ! Je suis vraiment contente d’avoir eu le temps de rentrer dans les Vosges.

 

Apolline, 21 ans, en alternance, Nancy

Crédit photo Pexels // CC VisionPics.net 

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1 réaction

  1. Et surtout ils se font pas agresser dans les transports…

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