Mon tour du monde écolo derrière un écran
J’ai toujours eu envie de partir, sur tous les continents. Si je devais faire mon top cinq des destinations où je souhaite aller, je dirais sans hésiter : d’abord le Japon, c’est une culture tellement différente de la nôtre. Puis, les États-Unis pour les grands parcs nationaux, les grandes villes. Et, même si je n’en suis pas particulièrement fan, pour New-York – à voir au moins une fois dans sa vie. Ensuite, le Pérou et les anciennes et impressionnantes cités incas. La Norvège et ses paysages tous plus sublimes les uns que les autres. Ou encore l’Iran avec les ruines de l’Ancien Empire perse et ses magnifiques jardins… Rien que de l’écrire, j’en bave.
Mais, malheureusement, quelque chose m’empêche de voir tout ça : l’état de notre planète. Depuis que je suis en âge de comprendre, je ne cesse de voir les dégâts que l’Homme cause à notre habitat. « L’écart avec la moyenne de saison aujourd’hui est de dix degrés » ; « Encore une année qui bat des records de chaleur » ; « Les victimes de la canicule » : chaque été, vous pouvez être sûr·e qu’au moins une fois, un·e journaliste prononcera ces mots. Et, chaque été, mes parents me disent « qu’ils n’ont jamais connu de chaleur pareille ».
Ne pas alourdir mon bilan carbone
Les rapports catastrophiques sur la fonte des glaces, la pollution des océans… Toutes ces choses m’angoissent parce que j’aimerais bien que les paysages que j’ai connus restent. Ma campagne creusoise, mon petit village au bord du lac de Vassivière. Le temps très humide, les forêts de sapins, la cueillette des champignons. Mais aussi les grandes collines d’herbes vertes, les pieds mouillés quand on marche dans l’herbe le matin. Les chemins boueux avec toutes les petites sources qui partent des rochers, et le thermomètre à 12 même au mois d’août. J’aimerais les revoir ces paysages, moi, avant qu’ils disparaissent.
J’ai de la chance, j’ai déjà voyagé. J’aimerais en découvrir plus. Mais je ne veux pas ou, plutôt, je ne dois pas alourdir mon bilan carbone en prenant l’avion, le bateau… Le prendre de temps en temps n’est pas exclu mais, si je pouvais, je me déplacerai à pied, en vélo ou en bus.
La méthode Google Maps
Alors, je me contente d’explorer de nouveaux paysages sur la page de verrouillage de mon ordinateur. Je découvre avidement à chaque fois dans quel pays c’est, en me disant : « Qu’est-ce que ça aurait fait si tu étais née là-bas ? » Si vous avez envie de voyager mais que vous ne pouvez pas, que ce soit pour des raisons financières ou écologiques… je vous recommande la méthode Google Maps. Prenez le petit bonhomme, déposez-le dans l’endroit de votre choix (si le réseau est opérant et la cartographie réalisée) et découvrez-le par cet intermédiaire. Moi, c’est ce que je fais en été avec les volets baissés : je ne vois pas les immeubles et la chaleur n’entre pas !
Ouaïs rêve de vivre sa vie derrière son ordinateur. Le monde virtuel lui permet de prendre confiance en lui et d’oublier la réalité.
Mais ne jetez pas la pierre aux anciennes générations ! Même s’il aurait fallu, en 92, durant le grand Sommet de la Terre à Rio, se rendre compte qu’une fois la machine lancée, ça irait très, très vite. Si je ne vivais pas à une époque où l’on me répète que la terre n’est pas éternelle, peut-être que, même moi, dans les années 50, j’aurais consommé comme les autres.
Après tout, je ne suis pas irréprochable. À la maison, on fait des petits trucs qui aident. On achète les fruits et légumes locaux qui n’ont pas fait le tour du monde, de la viande qui ne provient pas de l’élevage intensif, des produits au maximum sans huile de palme. Je sais que cela peut coûter plus cher et je suis consciente de ma chance. C’est pour cela que, même si mon rêve de tour du monde ne se réalise jamais, je serais toujours heureuse et satisfaite d’avoir pu, avant, voir d’autres pays.
Lucie, 15 ans, lycéenne, Villeurbanne
Crédit photo Pexels // CC Andrew Neel
L’émergence de l’écologie en France
À l’origine, l’écologie n’est « que » scientifique
Au 19e siècle, « l’écologie » est l’étude de la répartition des végétaux sur la planète. Ce n’est que dans les années 1970 qu’elle devient un sujet de société et prend son sens actuel, notamment avec l’apparition des marées noires et des rapports alarmistes de nombreux·euses scientifiques.
L’écologie passe de scientifique à politique
Dans les années 70, la cause est reprise par les déçu·e·s de la gauche et des acteurs·rices du monde agricole. Le premier parti écolo, les Verts, est créé en 1984. Malgré ces nouveaux débats, ce combat est toujours perçu comme une lubie de militant·e·s utopistes.
Les catastrophes ouvrent le débat
La médiatisation à grande échelle se fait véritablement dans les années 2010, parce que les catastrophes climatiques deviennent concrètes. Le mouvement s’étend à la société toute entière, et permet même aux ados et jeunes adultes de se politiser.