Marie G. 04/08/2022

J’ai ghosté une amie toxique

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La relation entre Marie et sa meilleure amie est devenue toxique. Elle a fini par opter pour une solution radicale : la ghoster.

C’était ma meilleure amie avant que les choses ne basculent. Avec Sarah*, on s’est rencontrées au lycée. C’était une brune aux yeux bruns avec une coupe au carré. En apparence une fille basique, mais avec un super fond. On n’était pas dans la même classe mais on mangeait ensemble à la cantine, on se retrouvait durant les pauses ou les heures de permanence. Que ce soit à l’école ou en dehors, on pouvait passer des heures ensemble à rigoler, à s’envoyer des vidéos drôles sur les réseaux sociaux. Avec elle, je me sentais en sécurité. Je n’avais pas peur qu’elle me juge. Jusqu’à ce qu’elle devienne une amie toxique.

Puis, pendant les vacances d’été, j’ai avoué à mes copines que j’aimais un garçon de ma classe. Elles étaient toutes contentes, mais Sarah avait l’air moins enjouée que les autres. Au début, je me disais qu’elle n’aimait pas le mec en question mais je ne comprenais pas pourquoi, puisqu’elle ne le connaissait pas. Comme on continuait à se parler, je n’y ai pas prêté plus attention que cela. Mais, soudainement, ses messages ont commencé à se faire rares. C’est toujours moi qui engageais la conversation.

Vidéos tristes et pétage de plombs

L’été est passé, mais les choses ne se sont pas arrangées à la rentrée de septembre. Une nouvelle fois, on n’était pas dans la même classe et j’ai senti qu’elle était déçue. Elle était moins présente sur les réseaux sociaux et répondait de moins en moins à mes messages. Le mois suivant, elle a commencé à envoyer des vidéos pas vraiment drôles sur TikTok. Elle me transférait des vidéos d’autres comptes dans lesquelles les gens disaient « je n’ai pas de véritable ami » ou des vidéos de paysage avec des musiques tristes en fond. On a essayé de la rassurer en lui disant qu’elle avait des amis, qu’elle pouvait compter sur nous. Les choses se sont calmées, pour un temps.

En octobre, dans une conversation commune avec mes amies, je leur ai annoncé que j’étais en couple avec le fameux garçon. Elles étaient toutes heureuses pour moi et me posaient plein de questions. Sauf Sarah, qui nous a écrit « bon, puisque personne ne me parle ici, j’y vais », avant de quitter le groupe. Avec les autres, on n’a pas compris sa réaction. On a essayé de l’ajouter au groupe mais, à chaque fois, elle le quittait. J’ai essayé de discuter en privé avec elle, mais elle ne répondait pas à mes messages.

J’ai essayé de prendre régulièrement de ses nouvelles et de comprendre ce qui n’allait pas. Elle a fini par me répondre « tu le sais », avant de devenir de plus en plus méchante à mon égard. Au lycée, j’essayais de lui parler en face mais, à chaque fois, elle réussissait à m’éviter.

Je pensais que c’était de ma faute

J’ai fini par apprendre qu’elle continuait à parler aux autres filles du groupe, comme si de rien n’était. Mais pas à moi. Elle continuait à être amère avec moi et gentille avec les autres, sans explication. J’essayais d’arranger les choses par tous les moyens, je pensais que c’était de ma faute et je m’en voulais d’être une mauvaise amie. Mais mes potes m’ont rassurée, ils m’ont dit que je n’avais rien à me reprocher et que je devais laisser couler. C’est ce que j’ai fait. J’ai commencé à envoyer moins de messages. Sarah ne prenait pas de mes nouvelles non plus. À partir de ce moment-là, j’ai commencé à me détacher et ça allait psychologiquement. Je m’inquiétais moins pour elle, moins pour notre amitié.

Éléonore et Charlotte sont devenues meilleures amies au lycée. À la fac, Éléonore a fait le douloureux constat que leur relation lui faisait plus de mal que de bien.

Miniature de l'article "J'ai réussi à sortir d'une amitié toxique".

Quelques semaines plus tard, j’ai reçu un message de Sarah : « Tu vas super bien sans moi, c’est cool ! » Puis, elle a recommencé à poster des vidéos d’elle sur son compte. Elle ne citait pas mon nom mais c’était évident qu’elle parlait de moi. Elle m’envoyait aussi ses vidéos, en privé, sur WhatsApp. Tous les soirs, en rentrant des cours, je recevais ses messages agressifs et, avant même de les ouvrir, je savais que ça allait me mettre mal. Elle me disait que je l’avais « détruite », que j’étais responsable de tous ses malheurs. Et je m’en voulais, sans que je sache ce que j’avais fait ni ce que je pouvais faire pour améliorer les choses.

Finalement, en écoutant les conseils de mes amies et de mon petit ami, j’ai fini par bloquer Sarah de partout : Insta, WhatsApp, Snap… On n’avait plus de contacts et je me sentais mieux. Une amie m’a confié qu’elle continuait à me faire passer pour la méchante alors que c’est elle qui m’envoyait des horreurs sur les réseaux et qui m’évitait au lycée. J’en avais marre d’en prendre plein la gueule. Ça m’a mise en colère et ça m’a rassuré, aussi, sur le fait que j’avais bien fait de la ghoster.

*Le prénom a été modifié.

Marie, 16 ans, lycéenne, Hénin-Beaumont

Crédit photo Pexels // CC cottonbro

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