L’ivresse de la conduite

Je peux rouler très vite. Souvent, je conduis en étant un peu fatigué, en rentrant du bar ou de la boîte de nuit. J’aime ça, conduire. Tout seul ou accompagné. Avec la musique à fond. Surtout la nuit. Comme je dis toujours : « Le permis c’est la vie. » La mienne a complètement changé depuis que je l’ai eu, le 1er août 2024. Je fais environ 1 000 kilomètres par semaine. Deux à trois pleins d’essence. C’est mon papa qui paie. 

Le permis, maintenant, il faut le garder. Je me suis vraiment calmé, mais j’ai quand même joué avec. Vers chez moi, sur les routes de campagne des Côtes-d’Armor, vers Saint-Quay-Portrieux et Binic, il y a souvent des gendarmes. Il ne me reste que trois points. 

J’ai failli le perdre en rentrant du bar sur la quatre-voies au niveau du McDo de Plérin. J’ai doublé une voiture de police banalisée à plus de 175 km/h. Ils ont mis les gyrophares. J’ai dit à mes copains : « Les gars, j’ai perdu mon permis. » Je me suis fait arrêter. Ils m’ont fait un dépistage d’alcool et de drogue. J’avais 0,08 gramme d’alcool par litre de sang. Heureusement, en jeune permis c’est jusqu’à 0,2 gramme autorisé. J’ai eu une leçon de morale et une amende. Rien de plus. 

1,8 gramme

Au début de mon permis, je ne buvais jamais. Maintenant, je conduis souvent en étant alcoolisé. Parfois, je peux avoir un taux d’alcoolémie très haut. J’avais soufflé en partant de la boîte un matin, j’avais 1,8 gramme d’alcool dans le sang. C’est très dangereux. Je regarde aussi beaucoup mon téléphone en conduisant. Il ne vaudrait mieux pas. Quand on fait ça, on ne roule pas droit.

À cause de ça, j’ai eu deux accidents. J’ai pris une biche à plus de 140 km/h. Elle est morte. J’ai à peine senti l’impact. Je n’ai rien eu. La voiture a tout pris. J’ai encore eu de la chance. Le second, c’était un petit accident où la voiture a glissé et tapé un poteau électrique. 

Souvent, on me dit que je suis inconscient de rouler à grande vitesse. C’est plus fort que moi. Je pense qu’un jour je me ferai prendre à mon propre jeu. 

Hugo, 18 ans, en formation, Côtes-d’Armor

Crédit Pexels // CC Tolga Ahmetler 

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