La K-pop, ma communauté engagée
La K-pop est devenue incontournable pour moi quand j’ai écouté le son de BTS Dynamite avec ma meilleure amie. C’est un style de musique qui vient de Corée du Sud. Depuis le début de mon enfance, ma mère nigérienne m’a fait écouter de la musique du monde entier, notamment africaine et américaine. Ça m’a toujours inspirée.
Au fil du temps, mon style de musique a bien changé. Avant, je me contentais de faire une playlist avec les sons que je trouvais au hasard sur des réseaux sociaux comme Musical.ly (la première version de TikTok avant qu’elle soit rachetée par une industrie chinoise). Je me servais aussi d’Instagram, ou même de Twitter, pour découvrir de nouveaux artistes !
J’ai accroché direct
En sixième, j’ai commencé à écouter un groupe de musique que j’aimais énormément : Blackpink. J’ai écouté leur chanson qui venait de sortir, Ddu Ddu Ddu. Vers 2018, grâce à une amie en colo, j’ai connu Twice, un nouveau girls band. Mais c’est en 2020 que ma meilleure amie a voulu me faire découvrir la K-pop. Je m’y suis vraiment intéressée, j’ai accroché direct !
J’ai commencé à faire des recherches sur les prénoms des artistes en essayant de les différencier, j’ai ensuite cherché sur YouTube quelques vidéos drôles d’eux. J’ai aussi découvert les fanfictions. Ce sont des histoires créées par les fans sur des applications comme Wattpad, un réseau pour écrire vous-même vos histoires.
De YouTube à TikTok
La K-pop est devenue ma passion. J’ai commencé à danser dessus, à apprendre les paroles pour pouvoir chanter. J’ai écouté d’autres groupes comme Stray Kids, Itzy, TXT, Enhypen et MCND.
Les chorés sont faites par des chorégraphes ou des danseurs expérimentés engagés par les agences. Elles sont très efficaces ! C’est participatif, on peut ensuite les apprendre à l’aide de YouTube, puisque des personnes font des covers ou des tutos dessus. Elles se font aussi sur TikTok, mais je conseille largement de les apprendre sur YouTube.
Mes camarades se moquent de ma musique
Quand j’ai commencé à écouter ces groupes, notamment BTS, les personnes de ma classe sont devenues soudainement racistes et homophobes. Elles faisaient des remarques comme « tes Chinois qui dansent » ou « tes Chinois gays ».
Les seules insultes contre moi étaient toujours à propos de mon style de musique. Cela m’a empêchée de partager plus car j’avais peur du jugement que je recevrais. Au fil du temps, j’ai ignoré les commentaires et ils ont fini par arrêter.
Les fandoms : une grande famille
En rejoignant la communauté des fans de K-pop, j’ai découvert qu’il y avait plusieurs fandoms [une sous-culture qui se développe autour d’une communauté de fans, ndlr] comme les « Army » pour BTS, les « Once » pour Twice, ou même les « Stay » pour Stray Kids. Ces fandoms sont comme une grande famille. On s’y sent en sécurité. J’y ai trouvé une communauté dans laquelle je n’ai plus peur d’exprimer mes goûts musicaux, dans laquelle je suis comprise.
C’est très ouvert. Il y a des sujets qui leur tiennent particulièrement à cœur. Par exemple, les fans ramènent souvent des drapeaux LGBTQ+ dans les concerts pour afficher leur soutien à cette communauté, car elle constitue une grande partie de leur fans.
La musique occupe une grande place dans la vie de Jérémie. Une passion qu’il partage avec une large communauté, grâce à ses playlists et ses réseaux sociaux.
Il y a aussi eu le sabotage du meeting de Trump en 2020 pour combattre le racisme. Et le #BlackLivesMatter, qu’ils ont mis en tendance après la mort de George Floyd pour faire taire le #WhiteLivesMatter.
La communauté K-pop essaie de montrer que les fans peuvent avoir de l’influence sur des sujets importants. Ce n’est pas que de la musique pour moi, c’est un engagement pour un monde meilleur.
Stigma, 15 ans, lycéenne, Rosny-sous-Bois
Crédit photo Hans Lucas //© Louise Quignon – Photo issue de la série « K-pop génération ».
Je suis également très fier de faire partie de la communauté KPOP on arrive à faire de grande choses et également se sentir soutenu et accepté quoiqu’on fasse, dise ou qui que nous somme