Le végétarisme, mon choix bien assumé !
Je suis végétarienne depuis trois ans. Ce changement alimentaire m’a fait ouvrir les yeux sur le monde. En devenant végétarienne, j’ai mis un bon coup de pied à tous ces clichés que je prenais pour réalité. Et ce changement a été plutôt facile.
Quand j’étais enfant, je refusais déjà de manger les « bébés » (veaux, agneaux et lapins). Ma mère me rassurait en me disant que les animaux n’avaient pas souffert, qu’ils avaient eu une belle vie et que si je ne mangeais pas ma viande, ils seraient morts pour rien. Alors je continuais d’en manger. Puis, un jour, j’ai vu une vidéo à la télé sur les conditions de vie des animaux. Ça m’a terrifiée. Mais je n’ai pas fait l’autruche. Au contraire, je me suis renseignée. J’ai fait des recherches et j’ai ouvert les yeux sur la condition pitoyable des animaux d’élevage et des animaux sauvages dans ce monde.
« T’as pas de carences ? »
Je suis devenue végétarienne en même temps que j’ai commencé à me mettre sérieusement au sport ! J’ai dû revoir toute mon alimentation, faire attention aux apports caloriques, aux nutriments, pour ne pas être carencée. Cela a fait naître une passion pour la diététique. Le sport et la nutrition sont des sujets très exploités, notamment sur Youtube où j’ai pu découvrir quelques astuces et apprendre comment mieux m’alimenter.
Je me suis intéressée aux valeurs nutritionnelles des aliments (protéines, glucides, vitamines…). J’ai découvert aussi de nouveaux mots comme graine de chia (qui fait très rire ma famille), le seitan (mon amie qui est musulmane pensait que je parlais de Sheitan !), mais aussi de nouvelles farines : lupin, épeautre, patate douce, châtaigne, riz, etc. Grâce au végétarisme, j’ai découvert une incroyable diversité de sources de protéines comme le tofu, le seitan, mais aussi une autre source de glucides que les pâtes.
J’ai eu droit à plusieurs réflexions. Mes parents l’ont plutôt bien accepté et, encore aujourd’hui, ils m’encouragent et souhaitent faire comme moi (même s’ils ne tiennent pas trois jours).
Ce n’est pas le cas de la famille de Sarah, qui la critique fortement ! Ou ne la prend pas au sérieux. « Végétarienne entourée de carnivores, mission impossible ? »
Mais pour certaines personnes fermées d’esprit comme ma tante et quelques amies, « la viande, c’est la vie ». Je crois que j’ai entendu tous les clichés possibles sur les végétariens : « Du coup tu manges que des graines ? », « Mais c’est super con, c’est pas ça qui va sauver les animaux », « Ah tu manges pas de viande ? Et tes parents, ils l’acceptent ? Non parce que tu serais avec moi ça ne se passerait pas comme ça ! » (disait ma tante).
« Être végétarien c’est pour les riches ! »
Le cliché le plus courant sur les végétariens est que ce sont « des bobos parisiens, des petits riches ». Ce cliché est plutôt vrai pour ce qui est de manger à l’extérieur, du moins en France. En réalité, j’ai testé pas mal de restos vegans, mais tous étaient situés à Paris (d’où le prix excessif).
Il y a aussi ce qu’on appelle les « similis », en gros, les produits transformés comme les steaks de soja, les saucisses végétales, les « faux-mages », etc. Tous ces produits sont souvent très chers. Mais c’est agréable lorsqu’on veut changer son alimentation. Surtout quand est habitué à l’aspect et au goût de la viande. Cependant, chez les végétariens, mais surtout pour les vegans, ces produits sont très peu consommés. La plupart des vegans préparent leurs propres plats et tout est cuisiné maison.
Je suis également entrée dans cette phase de « fait maison ». Un repas complet riche en protéines et en minéraux ne me coûte pas plus de 3 euros, en moyenne. J’achète la plupart de mes aliments, comme les lentilles en vrac qui ne coûtent pas plus de 2 euros les 300g. Ça me tient environ une semaine.
Je ne porte aucun jugement sur les pro-viandes, car le but premier du végétarisme/véganisme est la paix entre chaque personne et chaque espèce. Même si c’est dur de rester neutre face à des gens qui essayent de nous dire que nous ne sommes que des extrémistes ou des abrutis. Je pense que c’est important de ne pas tomber dans la violence, comme certains le font, pour ne pas décrédibiliser notre cause.
Alice, 18 ans, étudiante, Roissy-en-Brie
Crédit photo Pixabay // CCO Ractapopulous