Hatim S. 09/02/2024

JO 2024 de Paris : à côté de chez moi, mais pas pour moi

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En juillet 2024, les Jeux olympiques et paralympiques se dérouleront en France, notamment au Stade de France. Hatim raconte sa frustration d'habiter à 15 minutes du Stade sans être invité.

Cet été, les Jeux olympiques et paralympiques (JOP) vont débarquer en France et au Stade de France, c’est-à-dire tout près de chez moi. Tous les jours, je vois des pubs sur les JOP 2024, avec des sportifs de disciplines différentes, et je sais qu’il y aura des gros évènements au Stade.

Le Stade de France est à 15 minutes en RER de là où j’habite. Mais je n’y suis allé qu’une fois, l’année dernière, en sortie scolaire. C’est le temple du sport, le plus grand stade du pays. À l’intérieur, ça m’a paru à la fois petit et grand. Ce que j’ai le plus aimé, c’est la visite des vestiaires de l’équipe de France de football. On a vu les maillots des plus grandes stars comme Mbappé, Zidane, Pogba, Umtiti, Lloris, etc. Comme le foot est ma grande passion, j’étais vraiment impressionné.

Je vois plein de choses passer sur les réseaux sociaux, je me sens un peu curieux. C’est la compétition la plus attendue dans le monde, qui réunit les meilleurs athlètes de tous les pays. Il y aura près de 50 disciplines sportives. Et de plus en plus.

Il y a des grues tout autour de Saint-Denis, des travaux dans Paris. C’est vraiment juste à côté de chez moi et, en même temps, j’ai l’impression d’en être très loin. Comme si nous ne devions pas être de la fête. À l’école, les profs veulent avancer dans leurs cours, surtout en mathématiques, et ne veulent pas vraiment parler de ça.

Loin de nos problèmes

La plus grande partie des compétitions va se dérouler au Stade de France. Peut-être qu’on aurait pu participer à des événements ou faire partie des bénévoles. Ce serait une bonne idée que les jeunes puissent aller voir les JOP, car selon moi ça donnerait un peu de culture sportive aux jeunes.

Ça serait intéressant de voir les sportifs de près, qui peuvent devenir des exemples pour nous. Dans les cités, le sport est souvent une façon d’être valorisé ou de fuir les problèmes de la vie de tous les jours. Si on regarde les effectifs des équipes nationales, il y a souvent de grands sportifs qui viennent des quartiers. Alors pourquoi on ne nous ouvre pas les portes des JOP ?

Parce qu’elle fait du foot, Olivia a reçu des remarques. Mais aussi le soutien de sa famille, et même des footballeurs avec lesquels elle a joué.

Capture d'écran de l'article "Le Vélodrome, c'était mon rêve", illustré par une photo du Stade Vélodrome de Marseille. Prise de nuit, la photo met en avant le stade illuminé, qui semble alors surplomber la ville.

On n’a toujours pas reçu d’invitation, ni d’informations sur ce qu’il va se passer. Imaginez, si on pouvait voir une finale du 100 m au Stade de France ! Mais il ne faut pas rêver. Quand ils ont ouvert les places pour aller voir des compétitions, j’ai regardé les prix. Les billets coûtent plus de 100 euros, et je ne parle pas des finales. Impossible pour nous d’acheter des places !

En plus, d’après ce que je lis, il y a beaucoup d’argent de dépensé pour les chantiers, mais on pourrait aussi utiliser cet argent pour trouver une solution et baisser les prix de certains produits qui coûtent chers pour la famille, par exemple la baguette de pain et le pack de l’eau ou encore l’essence. À deux pas de chez moi, on construit des bâtiments pour des Jeux olympiques qui ne vont durer que deux semaines mais, dans mon quartier, rien ne change. Les gens vivent toujours dans la galère.

Hatim, 14 ans, collégien, Villiers-le-Bel

Crédit Photo Hans Lucas // © Mathilde Kaczkowski L’hôtel de ville de Paris aux couleurs des JOP.

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