« Les problèmes écologiques, une vie parallèle »
Je vis dans deux mondes. Le monde du quotidien, celui d’un adolescent qui laisse sa vie se dérouler, tranquille, équilibrée et sans problème. Même si j’essaie de faire des progrès en prenant par exemple plus régulièrement les transports en commun, je continue à consommer énormément d’énergie et de ressources naturelles, rien qu’avec mon téléphone… Je ne fais pas beaucoup d’efforts pour me nourrir avec moins de viandes. Je ne suis pas un régime à base de produits bio ou locaux. Et le plastique est très présent dans ma vie : les sacs, la nourriture emballée, les bouteilles… Ma vie a toujours été comme ça. Et je n’ai jamais ressenti de culpabilité.
Dans l’autre monde, que je découvre sur mon téléphone lui-même constitué de matériaux non-écologiques, je vois bien que la nature est ravagée, que des animaux peinent à survivre. Par exemple, je me souviens de l’image d’un ours polaire affamé qui rampait péniblement sur une terre qui n’était pas de glace. À travers les écrans, comme une vie parallèle, je peux voir tous les problèmes écologiques du monde et les dangers apportés par le dérèglement climatique. Mais dans ma vie quotidienne, rien ne change. Avec mes amis ou ma famille, on ne parle pas d’écologie. Ce n’est pas comme si je n’y pense jamais ou que je ne me sens pas concerné par ce sujet qui revient souvent dans les médias ou à l’école.
Et pourtant il peut arriver que ce monde du quotidien et celui de l’écologie se croisent. À Paris, par exemple, lorsque les températures d’été montent jusqu’à 40°, que la météo devient inquiétante, que le prix des produits augmente à cause des mauvaises récoltes ou que la pollution sur le périph est si présente qu’on ne peut presque plus voir la couleur du ciel. C’est dans ces moments-là que mes deux mondes si lointains l’un de l’autre finissent par ne faire qu’un.
Luc, 16 ans, lycéen, Paris
Crédit photo Unsplash // CC Mael Ruben
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