1/2 « Être très dure, c’était la méthode de ma coach »
Je pratiquais la gymnastique artistique depuis toute petite mais, cette année, j’ai décidé d’arrêter. J’ai grandi avec ce sport qui, pour moi, n’est pas juste un simple sport. Il m’aidait à m’échapper de mes problèmes et à me surpasser en faisant des figures de plus en plus complexes.
Jusqu’à l’année dernière, en première au lycée, j’y étais épanouie. On n’arrêtait pas de nous parler du bac qui arrivait. J’avais au moins mon sport pour oublier la pression. Mais on m’a mise dans un groupe d’un niveau supérieur avec une nouvelle coach. Je la connaissais. Ma sœur jumelle s’entraînait avec. J’étais déjà partie en compétition avec ce groupe grâce à mes progrès. Je m’entraînais le mardi et le jeudi soir de 19h30 à 21h30-22 heures et aussi parfois le samedi parce que, selon ma coach, j’étais « nulle ».
« Je ne voulais plus y retourner »
Nulle. Ce mot blessant résonnait dans ma tête chaque jour. Malgré cela, j’ai continué car j’aimais ce sport. Plus les mois passaient, plus je me sentais fatiguée. Je me blessais, j’avais mal. Ma coach me disait de continuer. Un jour, j’ai pleuré et elle m’a crié dessus. Je ne voulais plus y retourner. J’y retournais quand même. Malgré l’interdiction de mon père qui me voyait rentrer en pleurant pour « un simple sport ».
Ma coach était très dure et je ne comprenais pas pourquoi elle agissait comme ça avec moi. Elle appelait ça sa « méthode », qui marchait sur plusieurs gymnastes, comme ma jumelle, mais pas sur moi. J’étais différente. Cette méthode m’a permis de grandir mentalement et de me poser cette question : « Est-ce que je fais du sport pour moi ou pour elle ? » La réponse était évidente. Pour moi, c’était complexe. Je continuais et m’efforçais d’être comme elle le voulait.
Comment progresser ?
J’ai finalement compris que ce sport ne me plaisait plus comme avant. J’ai donc pris la décision de ne pas me réinscrire. Ne voyant pas mon inscription, ma coach m’a appelée. Croyant qu’elle allait essayer de me persuader de rester, elle m’a sorti : « Tu as arrêté car c’était dur mentalement ? » Je n’ai pas su quoi répondre.
Plus tard, j’ai compris pourquoi elle était si dure. Non seulement pour que nous progressions mais aussi pour que nous soyons fières de montrer nos capacités. Finalement, elle était gentille quand je la voyais à l’extérieur.
Aujourd’hui, je n’ai aucune rancœur envers elle. J’aimerais aussi la remercier car, au final, elle faisait tout cela pour nous. Elle nous donnait des heures et des heures de son temps pour nous faire progresser et pour qu’on aille loin. Je me demande si je ne vais pas reprendre la gym l’année prochaine.
Sena, 17 ans, lycéenne, Chanteloup-les-Vignes
Crédit photo Pexels // CC Cliff Booth