Lola E. 09/10/2024

« Ma famille, ce n’est pas celle du sang »

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Lola est la petite dernière d’une famille de dix enfants. Mais sa famille de cœur se compose davantage d’adultes croisés durant son parcours scolaire.

On ne tombe pas toujours sur la famille idéale en naissant. Je suis la dernière d’une famille recomposée de dix enfants. Chacun a son frère ou sa sœur référente, avec des liens puissants. Pas moi. Je n’ai jamais su trouver ma place. La différence d’âge est trop grande avec les autres. Sans compter que nos personnalités diffèrent totalement. Bien entendu, je leur porte de l’amour, mais si je n’avais aucun lien de sang avec ces personnes, je ne les aurais pas dans mon cercle social. 

Ma famille, ce n’est pas celle du sang. Je l’ai créée avec plusieurs personnes. Il y a mes amis, mais aussi des personnes plus inattendues et plus âgées que moi. J’ai toujours été atypique et très mature. Je préfère la compagnie des adultes. Lorsque je n’avais aucun ami au collège, j’ai pu me rapprocher d’une de mes surveillantes. Elle me voyait seule et souhaitait que je « traîne » avec elle, pendant qu’elle surveillait la récréation. On a rapidement créé des liens. Elle est un peu devenue une grande sœur. On a une relation très fusionnelle avec les mêmes goûts. Maintenant que je suis passée au lycée, elle se libère du temps pour qu’on se voie en dehors des cours.

Comme une marraine 

Au collège, j’ai également eu l’occasion de participer à un certain nombre de clubs ou d’ateliers. L’un d’eux m’a permis de me rapprocher de ma professeure de français. Pour notre atelier, on discutait tous via le tchat Gmail. Je faisais partie de ce qu’on appelait les représentants du groupe, ce qui fait que je devais régulièrement parler avec elle. Cette période de ma vie n’était pas des plus faciles, mais elle a su se montrer présente pour moi. Nos personnalités sont totalement similaires, ainsi qu’une grande partie de notre vécu.

Au fil des années, notre lien s’est renforcé. Elle sait toujours comment m’aider et ne me juge jamais. Je ne peux pas dire que c’est une deuxième mère pour le respect de ma vraie mère, mais c’est comme une marraine. Cette professeure est devenue l’une des personnes les plus importantes de ma vie, même si je n’ai plus cours avec elle aujourd’hui. C’est peut-être même mieux qu’avant.

On ne se parle pas tous les jours, mais je sais qu’au moindre problème elle sera là pour moi. Elle me l’a déjà prouvé par le passé, en sachant parfaitement trouver les mots, même sur des sujets liés à mon anxiété ou la dépression. J’ai confiance en elle, autant qu’elle a confiance en moi. Elle n’hésite pas à me partager sa vie.

J’ai conscience que toutes les relations, de sang ou non, sont éphémères. Cependant, aujourd’hui, j’ai construit une famille où je me sens à ma place, sans avoir peur d’être jugée, et avec qui je peux être vraiment moi-même.

Lola, 15 ans, lycéenne, Côtes-d’Armor

Crédit photo Unsplash // CC Alexis Brown

 

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