Ma rencontre avec des SDF m’a fait me remettre en question
J’ai eu l’opportunité de participer à une maraude et, étant une Diva pourrie gâtée, cela m’a bien fait me remettre en cause. Dans la journée du 9 décembre 2017, j’ai été dans le 13ème arrondissement de Paris avec des membre d’ICC (Impact Centre Chrétien, mon église) distribuer des biens aux plus démunis. Nous avons ramené aux SDF de la nourriture, des vêtements chauds et des produits d’hygiène.
Ce n’était pas une simple distribution : nous avons pris le temps de discuter avec chaque SDF, de connaître leur histoire et leur parcours. Quand on les a abordés, ils étaient émerveillés et ils n’ont pas cessé de nous remercier. Certains étaient réservés mais la plupart étaient sociables. J’ai rigolé avec eux, on s’est un peu raconté nos vies. Je les ai remotivés avec des paroles d’encouragements et on a également prié pour ceux qui le voulaient bien…
Il faisait très froid, ils n’avaient rien, étaient allongés au sol, mais malgré ça, ils ne manquaient pas de sourire et de bonne humeur. Cela m’a particulièrement touchée. j’ai pu être confrontée à des réalités auxquelles je ne prêtais pas forcément attention, les souffrances du temps présent et la manière dont les personnes se battent chaque jour pour vivre, dans l’espoir que tout ira mieux. Au-delà de la nourriture, des vêtements, des produits que nous leur avons apportés, le fait de les avoir valorisés en leur portant de l’attention a été le plus important.
À la fin de cette journée, j’ai réalisé à quel point j’étais chanceuse de pouvoir posséder ce que je voulais sans faire d’effort. Je n’avais pas du tout conscience de la valeur des choses. J’ai tout ce que je veux, quand je veux : ma mère travaille beaucoup et elle fait tout pour subvenir à nos besoins, à mes frères et sœurs et moi. Nos parents sont divorcés, on manque d’un père, donc elle ne veut pas qu’on manque d’autre chose.
Le fait d’avoir passé une journée avec des SDF m’a rappelé que je n’étais personne et que ce n’étaient pas les biens matériaux qui faisaient la valeur d’une personne, que nous sommes tous égaux et que ceux qui réussissent leur vie se doivent d’aider les autres.
Maintenant, j’essaie de moins manifester ce côté diva. Cette expérience m’a «humiliée». Ça m’a remise à ma place.
Rose, 18 ans, étudiante, Sucy-en-Brie
Crédit photo // CC Croix-Rouge française – COM 75 – Josiane RIFFAUD