Ambre T. 01/03/2022

Ma meilleure amie, c’est ma famille

tags :

Très vite, Ambre a dû se débrouiller toute seule, sans ses parents. Aujourd'hui, sa famille c'est Maxine, sa meilleure amie.

Lorsque mes parents se sont séparés, j’avais 6 ans. Je devais me gérer moi-même. Je me retrouvais souvent seule le soir à surveiller notre petit appartement, parce que ma mère travaillait tard. Je la voyais tous les matins très tôt avant de partir à l’école, et je savais que je n’allais la revoir que le matin d’après. Elle avait des nuits de boulot chargées. Et je n’avais plus la présence de mon père, qui habituellement révisait dans son bureau. J’étais très attachée à lui, mais je ne pouvais malheureusement pas le voir souvent car j’étais à plein temps chez ma mère. Je n’avais pas d’attache stable.

Lorsque ma meilleure amie est entrée dans ma vie en CM1, je savais que le soir, je n’allais plus avoir de craintes. Je savais que j’allais enfin pouvoir partager mes poupées, mon goûter, mes secrets. Elle m’a apporté la sérénité et la stabilité dont j’avais besoin. Parce que sous mon toit, j’étais très seule.

Pas la priorité de ma mère

Les seuls moments où je me sentais en sécurité, c’était avec les colocataires que ma mère prenait pour nous aider à payer le loyer. Mais je n’en voulais pas à mon père ni à ma mère. Il était dans ses études et elle se devait de ramener l’argent à l’appart.

Ma mère m’a toujours laissé beaucoup de libertés, dès mon plus jeune âge. J’allais faire les courses toute seule du haut de mes 6 ans, et j’étais toujours chez mes copines, qui avaient plein de frères et sœurs. Pour moi, c’était une source de sécurité. Je rentrais quand je voulais, mais je savais que, quand il commençait à faire sombre, je devais rentrer à la maison. Souvent les amis de ma mère étaient à l’appart, et moi j’étais chez les miens. J’ai vite compris que je n’étais pas sa priorité. Je pense que ma mère voulait profiter de la vie qu’elle n’avait pu avoir quand elle était jeune. Elle trouvait son refuge dans l’alcool et la musique, et moi je me retrouvais à errer dans les rues.

Quand j’ai des problèmes, j’appelle ma meilleure amie

Quand j’ai découvert ma meilleure amie, je savais que je pouvais l’appeler si j’avais un problème, qu’elle serait disponible. Contrairement à ma mère. Un jour, j’ai eu un problème de santé respiratoire et j’avais juste besoin de ne plus penser à ça, de relâcher la pression et l’anxiété. J’ai appelé Maxine plutôt que ma mère, car je savais qu’elle allait me rassurer, apaiser ma douleur.

Quand Éléonore a rencontré Charlotte au lycée, elles sont rapidement devenues meilleures amies. Quand elles se sont séparées, à la fac, Éléonore s’est rendue compte que leur amitié était toxique.

Capture d'écran de la minitaure de l'article "J'ai réussi à sortir d'une amitié toxique". L'illustration est une capture d'écran provenant du film de Mélanie Laurent "Respire", qui traite de l'amitié entre deux jeunes filles dont l'une est perverse narcissique.

Après l’école, Maxine et moi faisions le chemin ensemble jusqu’à notre résidence, car nous habitions dans la même. C’est notre cocon depuis notre rencontre. On savait pertinemment qu’on allait s’amuser ensemble à attendre que nos mamans sortent du travail. Ma mère arrivait souvent en premier, et parfois Maxine était inquiète de ne pas voir la sienne rentrer. Mais elle savait qu’elle nous avait nous, sa deuxième maison où se rendre à n’importe quel moment. Pendant le confinement, on allait faire les courses ensemble et on se voyait par la fenêtre. Nos mères étaient en train de travailler, et on se voyait à distance, seules chez nous.

Depuis notre enfance, on a été un soutien pour l’une comme pour l’autre. Notre parcours de vie un peu similaire à la même période de nos vies m’a permis, enfin, de pouvoir me reposer sur quelqu’un.

Ambre, 19 ans, en formation, Paris

Crédit photo Pexels // CC Jorge Flores

Partager

Commenter