Mon service civique m’a donné envie de m’engager
Je ne m’étais jamais vraiment engagée. J’avais signé quelques pétitions sur le net, regardé les campagnes en me disant « ah oui, c’est vrai », écris quelques articles sur mon blog, mais ça n’allait pas plus loin. Il faut dire que le mot « militant » me faisait fait peur. Pour moi, et même si je sais que je suis sans doute remplie de préjugés, un militant est une personne très à gauche avec des idées très arrêtées et avec qui on ne peut pas discuter, ou difficilement, et qui, au sein d’une association, pense la même chose que tous les autres. Il était donc difficile pour moi d’avoir envie de m’engager dans une association et de devenir « militante ».
Mais après ma licence d’histoire, j’ai décidé de faire une pause dans mes études (enfin, à ce moment-là je ne pensais pas vraiment reprendre, à vrai dire) et de faire un service civique. J’ai trouvé un volontariat de dix mois dans une radio associative d’Ardèche. J’ai traversé la moitié de la France pour rejoindre la ville de ma mission. Je suis arrivée dans une ville moyenne, sans grand centre commercial à proximité (pas à pied en tout cas). Mes comportements de consommatrice ont alors changé. J’ai commencé à faire une partie de mes courses au marché parce que c’était plus près que la grande surface, un peu moins cher (indemnité de Service Civique oblige), et surtout, parce que je savais où allait l’argent. J’ai aussi commencé à acheter mes livres à la librairie pas très loin de chez moi, car il n’y a pas de grands magasins comme la Fnac où, avant, j’avais mes habitudes (et il faut dire que la libraire est super sympa !). Ce sont des gestes qui, mine de rien, sont porteurs d’un engagement. Mais, surtout, je songe de plus en plus à rejoindre des associations et à faire des choses.
C’est un peu par hasard que Nehah a fait un service civique. Et ça l’ai aidée à choisir son avenir.
Si je peux reprendre des études à la rentrée, je voudrais devenir bénévole à l’AFEV, pour accompagner un jeune dans un quartier populaire. J’aime les jeunes, je pense qu’ils ont beaucoup de choses à dire, et beaucoup de potentiel, contrairement aux stéréotypes qui les entourent. Je pense qu’ils sont porteurs de diversités et que, tout comme on ne peut pas dire « les femmes », « les hommes » ou « les vieux », on ne peut pas dire « les jeunes ». C’est ce que j’aime lire sur la ZEP, ces diversités.
Cette impulsion donnée à mon rapport à l’engagement n’aurait pas été possible (ou alors plus tardif) si je n’avais pas fait de Service Civique. J’ai lu des critiques sur le service civique, disant qu’il n’y avait pas de « dévouement bénévole » et que les jeunes candidataient pour gagner de l’argent et avoir une expérience professionnelle. Mais on ne peut pas reprocher à des jeunes de vouloir goûter à l’indépendance. Et surtout l’essentiel n’est pas ce qui amène des jeunes à vouloir faire un Service Civique, mais l’effet que cette expérience a sur chaque jeune.
Morgane, 21 ans, future étudiante, Annonay
Crédit photo La ZEP // © Adèle Martignon