Quentin L. 19/05/2014

Pourquoi j’irai voter aux élections européennes

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Le parlement européen est composé actuellement de 766 députés dont 74 français. Ses missions sont multiples : législatives (adoption des actes juridiques en lien avec le Conseil des ministres), budgétaires (établit le budget annuel de l’UE) et contrôle de l’exécutif (peut censurer la Commission européenne). Le 25 mai prochain, il faut aller voter !

Les élections européennes sont les élections où les Français se déplacent le moins pour aller voter : 59,37 % en 2009, à comparer aux 20,52 % de la dernière élection présidentielle, 42,78 % aux dernières législatives, 56 % aux dernières cantonales, 38,72 % aux dernières municipales. Un désaveu et un intérêt plus que faibles… En effet, les prises de décision et l’actualité du Parlement européen sont largement éclipsées par celles des parlements nationaux, plus médiatiques. Nous avons en tête un parlement européen éloigné des considérations nationales et ayant un impact quasi nul sur nos vies quotidiennes. Ce qui est totalement faux : 80 % des lois votées par le parlement national sont la transcription de lois européennes. De plus, les lois votées sont nombreuses et concernent tous les sujets : écologie,  propriété intellectuelle, consommation, douanes, commerce extérieur… Avec les élections législatives, les élections européennes sont les élections les plus importantes pour notre quotidien.

D’Erasmus à Schengen

Les réalisations de l’Union Européenne sont  bien connues du grand public : le fameux Erasmus (qui profitent aux étudiants voulant étudier dans un autre pays que le leur – plus de 4 millions par an), la PAC ou Politique agricole commune (qui gère une grande palette d’interventions liés à l’agriculture), Schengen (accord de libre circulation des biens, marchandises et citoyens), Taxe sur les transactions financières (taxe sur les transferts des marchés), Euratom (organisme chargé de coordonner les programmes de recherche sur l’énergie nucléaire)… Voter pour le parlement européen, c’est promouvoir un progressisme quasiment modèle.

Plus de pouvoir aux parlementaires

Ensuite, un peu d’histoire. Vous avez sûrement dû apprendre ce qui suit en cours, mais un petit rappel est souvent le plus bienvenu. En mars 1957 est créée la Communauté économique européenne (CEE) qui comprend une Assemblé parlementaire européenne qui sera renommée Parlement européen en 1962. De de Gaulle à Mitterrand, la France a toujours bloqué l’extension des pouvoirs du Parlement européen, contrairement aux Allemands qui y voyaient au contraire l’adaptation de leur modèle de démocratie parlementaire au niveau européen. En 1979, petite révolution : les membres sont élus par le suffrage universel direct et ne sont plus des parlementaires nationaux mandatés pour représenter leur pays. C’est le traité d’Amsterdam entré en vigueur le 1er mai 1999 qui donne enfin plus de pouvoir au Parlement européen.

Un président enfin élu

Pour ce vote 2014, un élément nouveau entre en jeu : le Président de la Commission européenne sera désormais élu en même temps que le parlement, c’est-à-dire démocratiquement par les électeurs européens. Contrairement au futur ex-Président, le portugais José Manuel Barroso, dont la légitimé nulle aura été souvent mise en avant, le futur Président de la Commission sera fort du plébiscite des électeurs européens. Ce paragraphe pour  dire quoi ? Pour affirmer que le Parlement Européen a vocation à devenir l’organe de référence dans la prise de décision européenne et qu’il est important de porter dès maintenant au pouvoir les décisionnaires les plus actifs et les plus compétents.

Avec la crise actuelle, une nouvelle force est nécessaire. Les enjeux ne se solutionnent plus au seul niveau national. L’Europe est notre chance, nous devons travailler main dans la main avec l’ensemble des pays qui ont accepté à un moment de leur histoire de rejoindre cette union.

Pas une option…

Trop d’absentéisme, trop de technocratie. L’Union Européenne doit évoluer dans le bon sens. Je suis persuadé qu’un renouvellement générationnel et l’implication totale dans un mandat via le non-cumul sont nécessaires. Que vous soyez en Ile-de-France, en province ou dans un autre pays de l’Union Européenne, que vous croyez comme moi au besoin d’un renouveau républicain, renseignez-vous sur les têtes de listes et les colistiers des partis représentés, voyez si c’est leur deuxième, troisième, quatrième mandat, vérifiez leur taux d’absentéisme, faites un rapport des forces en lice et faites le bon choix. Renseignez-vous, participez aux débats locaux, l’Europe le vaut bien. Ne pas aller voter n’est pas une option.

Aux urnes Européens !

Quentin, 23 ans, chargé de communication, en recherche d’emploi, Paris
Illustration Roch Cohen Flickr CC

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