Sergio H. 12/05/2022

La puberté, mon glow up

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Changements physiques, voix qui mue… La puberté est un passage obligé pour tout ado. Et pour Sergio, le chemin vers une certaine virilité.

Avant le confinement, j’avais la voix aiguë, j’étais petit. On me traitait comme un bébé, on me disait que j’étais mignon. On me considérait comme inoffensif, ce qui voulait dire que je ne pouvais pas me mettre contre les autres lors de querelles. Je n’étais pas au même stade qu’eux. Par rapport à mes potes qui, eux, avaient déjà mué, j’étais un peu inférieur. Comme lorsque qu’il y avait une embrouille, je ne faisais pas très peur. Même si on ne m’embêtait pas particulièrement, si on se moquait de moi pour rigoler, je ne pouvais pas riposter.

Top départ : le confinement

Pendant le confinement, je n’ai vu personne. Je n’ai pas senti que je changeais. Mes parents me l’ont dit, comme lorsque j’ai commencé à avoir du duvet que je ne rasais pas, parce que je voulais le laisser. Mis à part ça, mes parents me voyaient tous les jours, alors ils ne remarquaient rien au niveau de ma taille ou de ma voix. Mais on me le disait lors des cours en visioconférence, lorsque je prenais la parole. Ils disaient : « Oh ! Il a mué. » J’étais content car j’avais enfin changé. J’avais grandi.

Je pouvais enfin faire le jeûne du ramadan. Dans l’islam, c’est un passage important car on doit le faire lorsque nous sommes pubères, et donc hommes. J’attendais ça depuis longtemps. Ce jeûne m’a permis de me considérer comme un homme et m’a montré que je n’étais plus le même.

Je suis devenu beau

Lors de mon retour à l’école, j’avais grandi et mué, même changé de tête. Je n’avais plus une tête d’enfant. Tout le monde l’a remarqué et m’a dit, de façon positive, que j’avais glow up. On ne me disait plus que j’étais mignon, mais que j’étais beau.

Le handicap de Dylan lui a évité d’être l’archétype du mec macho. Mais il ne résiste pas toujours aux injonctions de la virilité…

Capture d'écran d'un autre article de la ZEP. On voit une personnes se regarder dans un fragment de miroir

Depuis, on ne m’a plus considéré comme la même personne. C’est comme si je les avais rattrapés, et que j’étais enfin leur égal. Même taille, même voix, même tête. Pareil qu’eux. Maintenant, si on m’embête ou me charrie pour rigoler, je peux riposter, faire un peu peur ou en surprendre plus d’un.

Ma manière de penser, aussi, a changé. Je m’ouvre au monde. Il ne faut pas sous-estimer une personne parce que, quand elle te rattrape, ça peut faire très mal !

Sergio, 15 ans, lycéen, Colombes

Crédit photo Unsplash // CC Tyrell James

 

#Glowdownchallenge

Le glow up, c’est devenu le phénomène à la mode sur les réseaux. C’est cool de voir sa propre évolution et de gagner en estime de soi, mais ça pousse à se montrer sous son meilleur angle, et ça entretient les complexes.

Une jeune Australienne, @gabslife99, a lancé le #Glowdownchallenge sur TikTok. L’objectif ? Désacraliser l’évolution physique en postant une photo de soi au naturel, sans cacher ses défauts. La vidéo de Gabrielle McDonald a été vue 1,5 millions de fois, et plusieurs milliers d’utilisateurs et d’utilisatrices se sont prêté·es au jeu.

Même si le #Glowdownchallenge prône l’acceptation de soi, le mieux serait peut-être d’arrêter de faire des challenges basés sur le physique.

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