Pierre L. 29/09/2022

Me lever pour 1 200 euros, c’est pas suffisant

tags :

Pierre vit chez ses parents, et n'a pas encore de travail. Mais lorsqu'il s'imagine trimer pour un Smic, ça ne lui donne pas très envie.

L’argent, qu’on le veuille ou non, c’est essentiel à la vie dans la société. Il en faut pour pouvoir se nourrir, se loger, se laver, etc. C’est une évidence. Mais il en faut aussi pour se faire plaisir.

Le problème est de ne pas en avoir assez. Se lever pour 1 200, ce n’est pas insultant, c’est une fierté. Ça n’a rien de dégradant. Mais un salaire de 1 200 euros, ce n’est pas suffisant pour vivre. Admettons, tu as un loyer à 650 euros, tu fais 200 ou 250 euros de courses, tu mets 150 euros d’essence dans ta voiture, 50 euros pour internet et le téléphone. Une fois que tu déduis les charges et les factures d’électricité, d’eau, de gaz, il ne reste rien ! Les Gilets jaunes disaient : « On ne vit pas, on survit. » Moi, je trouve qu’ils ont raison. Et cette vie-là, je n’en veux pas.

Comme si le travail ne servait à rien

1 200 euros, c’est le salaire de base pour beaucoup de gens. Moi, ça me paraît aberrant. Avec 1 200 euros, on ne fait rien. On devient un robot. Or, le but de travailler, c’est aussi de se faire plaisir. Si on travaille et qu’on dépense tout son argent dans les charges et les factures, c’est comme si on travaillait pour rien. C’est comme si le travail ne servait à rien, sauf se dégrader la santé.

Pour moi, le travail, c’est ce qui permet d’avoir un salaire, et de pouvoir profiter de la vie en se faisant plaisir avec : voyager, aller au restaurant, au cinéma… Ce ne sont pas des demandes dantesques, c’est le nécessaire pour se faire plaisir. La vie ne peut pas être que travail, effort, sueur.

Ne pas penser à l’argent 24h/24

Sans argent, je crains de ne pas pouvoir profiter de ma jeunesse, de ne pas avoir l’opportunité de voyager, de ne pas vivre convenablement ma vie. Actuellement, ce sont mes parents qui subviennent à tous mes besoins. Ma bourse d’études, je ne la dépense pas et je l’économise pour le futur. Plus tard, je ne veux pas avoir à penser à l’argent 24h/24. Je ne veux pas me lever chaque matin en me demandant si mon loyer sera à jour ce mois-ci, ou si je pourrai me nourrir jusqu’à la fin du mois.

J’ai vu beaucoup de gens galérer, être en retard sur le loyer, ne pas avoir assez pour faire les courses, sans un euro d’avance pour se faire plaisir. J’ai vu des personnes en difficulté avoir du mal à joindre les deux bouts.

Pour pouvoir vivre et étudier à Paris, Louise travaille tous les week-ends dans l’odeur de friture et sous la pression de ses patrons. Un emploi au Smic qui lui permet tout juste de vivre.

Capture d'écran d'un autre article de la zep : "16 heures au KFC, 30 heures de cours". On voit une personne qui travaille dans un fastfood, mettre de la sauce dans plusieurs burger. il y a une caisse devant elle

Je ne veux pas de cette vie-là. Je vise un revenu mensuel de 2 500, 3 000 euros. Pour vivre convenablement sans me soucier de certaines choses, ça me semble un minimum. À partir de 2 500 euros par mois, pour moi on accède à plus de plaisirs. Je veux étudier pour pouvoir travailler dans l’informatique, c’est un domaine qui me plaît et qui paie bien. Je vais m’accrocher aux études, je vais y arriver.

Pierre, 20 ans, en formation, Marseille

Crédit photo Unsplash // CC Tito la resta

Partager

Commenter