Lola E. 11/02/2022

13 déménagements : je suis la pro des cartons

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À 15 ans seulement, Lola a déjà vécu aux quatre coins de la France. Une vie au milieu des cartons qui ne l’a pas empêchée de se faire des ami·e·s, bien au contraire.

J’ai 15 ans et j’en suis à mon treizième déménagement. Je suis allée dans deux écoles primaires, quatre collèges… Je vois plein de « décors » différents depuis toujours. J’ai vu la Normandie, une bonne partie du 92, la campagne comme la ville. Je ne me suis jamais vu grandir dans un seul et même endroit. Mon premier déménagement, c’était à 2 ans et, depuis, c’est quasiment annuel. Je suis la pro des cartons. Pour moi, c’est comme faire des courses.

Quand je déménage, j’ai une petite dizaine de cartons. Je n’ai quasiment jamais jeté d’affaires, ce qui fait que j’en ai un tas. Je n’ai jamais eu le cœur de jeter mon cheval à bascule : Toudouminou. Il est actuellement au pied de mon lit. Mais, à chaque nouvelle chambre, j’achète de la déco différente. Avant, j’avais une chambre style gaming (LED, chaise de gaming, console…), ensuite plutôt BD (affiches de livres, photos de persos…) En ce moment, c’est plutôt vintage (vinyles au plafond, un dégradé d’orange, poster Tarantino…).

Tout le monde, tous·tes mes ami·e·s me demandent : « Mais pourquoi, comment ça se fait ? » Je ne sais pas trop quoi répondre, car je n’ai jamais posé la question à ma mère, sûrement par habitude. Pourtant, ma mère est psychologue, un métier qui ne nécessite pas forcément ces déménagements. Par rapport à mon père, la question ne se pose pas : il n’a pas habité avec nous que quand j’étais petite. 

On s’envoie nos journaux intimes respectifs

Je me suis toujours adaptée scolairement. J’ai toujours bien pris la chose. Il y a des hauts et des bas, mais je travaille plus dur pour ne pas être en retard sur les autres. Par exemple, l’été je travaille de plus en plus. Le bon point, c’est que je n’ai jamais déménagé en cours d’année.

Socialement, j’ai toujours su m’intégrer, eu des supers ami·e·s. J’en ai un peu partout en France, mais je les vois surtout via les réseaux sociaux, par manque de temps. Je ne peux pas, sur un coup de tête, partir les voir à Nice, à Trouville ou encore dans le 91, à cause de nos emplois du temps qui diffèrent. Mon meilleur ami habite en Normandie et on s’envoie nos journaux intimes respectifs pour faire des débriefs. 

Au fil de mes déménagements, mes ami·e·s changent

Cependant, je change au cours des années. Je me rends compte que je n’ai plus les mêmes goûts, plus les mêmes envies, plus le même style vestimentaire… Je peux le voir grâce à mes ami·e·s : je me suis déjà posé la question et j’en suis arrivé à la conclusion que je ne pouvais absolument pas faire une soirée en les réunissant tous·tes, même en mettant de côté la distance et le nombre… car, en fonction de moi, mes ami·e·s changent. J’ai des ami·e·s très sérieux·ses, d’autres qui sont plus dans le mood soirée, ou encore d’autres qui sont un peu des deux.

En ce moment, je vis dans un super appart, dans la ville où ma mère a toujours voulu vivre et où elle a grandi. Je ne pense pas déménager avant quelques temps. Je suis mitigée sur la réponse à la question : « Est-ce que tu es contente de ne pas redéménager ? » D’un côté, je suis bien, j’ai des supers ami·e·s, et de l’autre… j’aime bien déménager. Sûrement parce que je m’adapte assez vite et assez souvent à mon entourage. 

Plus tard, quand je serai grande, je me vois bien visiter tous les pays du monde, mais pas y habiter. J’aimerais avoir un pied à terre, sûrement en Israël, et « bouger » souvent à côté. Déménager, c’est un état d’esprit je trouve, ce n’est pas forcément une fatalité. 

Lola, 15 ans, lycéenne, Courbevoie

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