Hiba B. 21/04/2022

À 17 ans, j’ai vécu trois vies dans trois pays différents !

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Hiba a déjà vécu au Maroc, en Italie et en France. À force de déménager, elle a appris à ne pas trop s'attacher.

Je suis née au Maroc, mon père était déjà parti en Italie pour son travail. Je suis restée avec ma mère jusqu’à mes 2 ans, quand on est parties rejoindre mon père. On est restées en Italie pendant six ans, mais on partait au Maroc pendant les grandes vacances pour voir nos proches, etc…  Ah oui, il y a eu la naissance de mes deux petits frères. Et vu qu’on était toujours en Italie, ma mère ne voulait pas que moi et mes frères, on oublie tout ce qui est lié à notre pays, le Maroc : la culture, la langue…

Au Maroc, loin de mon père

Quand j’avais 8 ans, ma mère, mes frères et moi, on est retournés vivre au Maroc pendant deux mois. Mais ma mère n’a pas supporté le fait de vivre loin de mon père, et d’élever trois enfants à elle toute seule. Du coup, on est retournés en Italie, j’ai fini mon année scolaire là-bas et pendant les grandes vacances, on est repartis au Maroc. Mais cette fois on n’est pas revenus en Italie, on est restés vivre au Maroc, sauf mon père.

On est restés pendant quatre ans au Maroc, mes frères et moi on a passé une partie de notre scolarité là-bas. Je vous avoue que c’était difficile de vivre loin de mon père, ma mère non plus n’aimait pas cette situation, du coup mon père a décidé de venir en France. Il a trouvé un travail, et en octobre 2017, mes frères, ma mère, et moi, on l’a rejoint.

Toujours recommencer, dans chaque pays

Même si au début de tous ces allers-retours et changements, j’étais petite, je m’en rappelle car ça m’a marqué. Dès que je changeais de pays, j’avais l’impression que je devais recommencer tout dès le début : retrouver des amis, m’adapter à la langue, avec de nouvelles personnes… Et dès que je partais dans un autre pays, ou même pendant les grandes vacances, je me demandais si on allait encore rester ici ou revenir chez nous. Même si j’avais l’impression qu’on n’avait pas un vrai chez nous.

Vu que je suis une personne assez sociable, c’était facile pour moi de me refaire des amis à chaque fois. Mais j’essayais de pas m’attacher parce que j’avais l’impression qu’à un moment on allait repartir, et redéménager.

En vrai, je pense que tous ces changements m’ont aidé : je sais comment m’adapter facilement. Le fait d’avoir parlé plusieurs langues, et vécu dans deux pays où les cultures sont complètement différentes est aussi un vrai plus.

Hiba, 17 ans, lycéenne, Le Bourget

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