Antonin G. 03/07/2023

À 18 ans, moi aussi je prends mon envol

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Tétraplégique, Antonin a toujours été aidé par ses parents. Désormais indépendant, il emploie les personnes qui l'accompagnent au quotidien.

Quand tu es accompagné 24 heures 24, tes sorties doivent être organisées à l’avance. L’improvisation est difficile. Ton intimité est forcément plus restreinte.

À mes 18 ans, j’ai décidé de prendre mon envol, mon indépendance et de dépendre le moins possible de mes parents. Quand tu as une tétraplégie, ça demande beaucoup d’efforts d’organisation. Mes parents ont eu du mal à l’accepter car, depuis que j’ai eu mon accident à mes huit mois, ils sont toujours là pour m’aider ; le matin pour me préparer et le soir pour aller dormir.

Au début, je leur ai dit plusieurs fois que j’aimerais bien partir de chez eux, mais ils ne réalisaient pas et ne me croyaient pas vraiment. Aujourd’hui, en parlant avec eux, ils me disent que ça leur fait un vide de moins s’occuper de moi.

Casser les clichés

Le fait d’avoir pris mon envol me semblait nécessaire. Premièrement, pour casser les clichés sur l’handicap, comme celui qu’un handicapé ne pourrait pas être dans le monde ordinaire et devrait être dans une structure. Et, surtout, pour me prouver à moi-même que j’en étais capable.

Faire appel à d’autres personnes que mes parents a été une grande étape. J’ai dû m’adapter en fonction de mes besoins mais aussi de ceux des intervenants. En les embauchant, les idées sont établies de manière claire pour éviter les conflits relationnels et contractuels, même si ça arrive évidemment. Financièrement, ça demande des sommes astronomiques que l’assurance de mon accident prend en charge.

Je pense que si je n’avais pas fait ça, je n’aurais pas de vie sociale. Ça me permet aussi de devenir adulte et d’avoir des responsabilités que je n’avais pas auparavant. Mon autonomie doit être la plus proche de celle de tous ceux de mon âge.

Antonin, 18 ans, étudiant, Nantes

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