À la découverte du sport et de l’effort
Le jour où j’ai fait du sport, ici, en France, j’étais contente. Dans mon pays, le Congo-Kinshasa, je n’en faisais pas, ce n’était pas obligatoire à l’école. Quand j’ai eu ce premier cours d’EPS au lycée, j’ai pensé que je serai la meilleure fille du groupe parce que j’étais la plus grande. Mais ça n’a pas été le cas.
Ce jour-là, nous avons fait du badminton. Je connaissais ce sport mais je ne l’aimais pas trop. Parce que lorsque l’on y joue, j’ai l’impression que je vais grandir. J’ai 17 ans et je mesure 1m71. Quand j’étais au Congo-Kinshasa, ma cousine, qui était plus petite que moi, m’avait raconté qu’elle jouait au badminton pour grandir. Puis, elle m’avait dit : « Anna, il ne faut pas faire ça, sinon tu vas encore grandir. »
Ce n’est pas tout. Lorsque je suis rentrée à la maison après ce premier cours d’EPS, j’avais mal dans presque tout le corps. J’étais fatiguée. J’avais des douleurs au niveau des cuisses, des épaules, des genoux. J’avais aussi mal dans la main. Ça a duré deux, trois jours et après c’était bon. Pour soulager la douleur, je prenais des médicaments. Maintenant, je bois juste beaucoup d’eau.
Courbatures, ce mot inconnu
J’ai dit à ma mère que je ne ferai plus de sport. Je pensais qu’à chaque fois que j’en ferai, j’aurai toujours mal. Elle m’a répondu que ce sera souvent comme ça mais qu’au fur et à mesure, j’aurai moins mal. Cela m’a mise en colère ! Elle m’a aussi dit que j’allais avoir des courbatures. Je ne connaissais pas ce mot. Courbatures.
Après ce premier cours de sport, j’en ai parlé avec mes copines, et finalement on en a rigolé. Malgré les courbatures, j’ai fait de nouveau du sport. Mais pas de badminton. J’ai commencé le cycle piscine. Une autre première fois, moi qui ne savais pas nager. Je ne faisais que rire parce que je ne savais pas par où commencer.
Désormais, je n’ai plus mal après le cours de sport, même s’il me reste un peu de fatigue. Voir toute ma classe faire le cours me motive. Si je n’y parviens pas une fois, je le ferai jusqu’à ce que j’y arrive.
Anna, 17 ans, lycéenne, Dammarie-les-Lys