Paul V. 08/11/2022

J’ai acheté un test de grossesse pour une amie

tags :

Quand il était au collège, Paul est allé chercher un test de grossesse avec son amie. Ça n'a pas été aussi simple qu'il l'aurait souhaité.

Une amie à moi avait eu un rapport sexuel sans moyen de contraception. Un jour, elle m’a confié qu’elle était en retard de deux semaines sur ses règles. Je lui ai quand même proposé qu’on aille acheter un test de grossesse. C’est ce qui me paraissait le plus logique à faire. C’était il y a deux ans, on était en troisième.

Quand elle l’a dit à son copain, il ne lui a plus donné de nouvelle, comme si ça ne le regardait pas. Je me suis dit qu’une personne avec un minimum d’empathie ne pouvait pas faire ça à celle qu’il prétend aimer. Il s’est engagé. Il aurait dû en assumer les conséquences et ne pas faire comme s’il ne s’était rien passé.

Elle était terrifiée et redoutait le jugement de la pharmacienne. Alors, je lui ai demandé si elle voulait que j’y aille à sa place, ou que je l’accompagne pour que ce soit moins dur. Je ne me sentais pas de la laisser toute seule gérer cette situation. Et puis, ça me paraissait logique de le faire, comme un réflexe.

10 euros et le jugement de la pharmacienne

En rentrant dans la pharmacie, j’ai été choqué du prix. 10 euros pour un simple test de grossesse. Une fille de 14 ans n’est pas forcément prête à avoir d’enfant. Alors, elle pourrait au moins avoir le droit de savoir si elle en porte un. Ça devrait être accessible à tous.

Il n’y avait pas que le prix. J’ai été choqué de la manière dont la caissière l’a regardée. C’était un regard de mépris, de haut en bas, avec énormément de jugement. Dans sa manière de parler, il y avait un ton hautain quand elle s’adressait à mon amie, comme si ce qu’elle avait fait était mal.

Même si ça ne devait pas être à moi de régler ça, une fois qu’elle m’en avait parlé, je me suis dit que ça me concernait. Heureusement, le test était négatif.

Maintenant, je me sens beaucoup plus concerné par la contraception, même si, c’est un sujet que nous n’abordons jamais entre potes. Je ne sais pas pourquoi.

Paul, 16 ans, lycéen, Ablis

Partager

Commenter