Acheter local et voyager loin, une chance
Mes parents font des efforts pour avoir une faible empreinte carbone. C’est un objectif qu’ils se sont donné. Mais ils se permettent des fois des plaisirs, comme des voyages en avion dans d’autres pays.
Je réalise la chance d’être né au bon endroit, dans une bonne famille sans problèmes familiaux ou financiers. Mon père est photographe de mode dans des défilés, comme Dior ou Louis Vuitton, et ma mère est responsable de comm’ dans une banque. J’ai de la chance de manger bio et à ma faim. J’ai de la chance de m’habiller comme je veux. J’ai de la chance de voyager.
Mes parents vont faire les courses chez Naturalia ou chez Biocoop. Qualité des produits, respect de l’environnement, meilleure santé, soutien aux petits producteurs locaux et alimentation saine : ils ont fait ce choix pour eux, pour moi et pour la planète. Quand je les accompagne, je rentre dans un autre univers. Chez Naturalia, il n’y a jamais la queue à la caisse. Et j’adore l’odeur. Elle me fait penser à chez ma grand-mère. Je trouve que les prix ne sont pas exorbitants, j’y suis habitué.
J’ai des vêtements neufs et souvent de marques. Mais le fait d’en acheter beaucoup est une idée que mes parents n’aiment pas trop, surtout quand ce sont des marques qui ne respectent pas les droits de l’Homme comme Zara ou Bershka. Ils préfèrent m’en acheter des plus chers mais produits en France.
Cette chance, je la constate aussi quand je parle des grandes vacances avec des potes. Ils me disent qu’ils sont restés à Paris ou en banlieue, alors que moi je suis parti trois semaines en Grèce, à Nice et à Cannes. Au début, mes parents avaient pour idée d’aller en Colombie, sauf que le trajet allait consommer trop de CO2. Nous sommes donc partis en Grèce, en avion. Les vacances qui viennent, nous partons en Écosse. Mes parents voulaient y aller en bateau puis en train, sauf que ce trajet prend trop longtemps, donc ils ont à nouveau opté pour l’avion.
J’ai de la chance et je m’en rends compte.
Martin, 15 ans, lycéen, Paris
À lire aussi…
La honte de prendre l’avion VS l’envie de voir son père, par Lily-May, 14 ans. Elle vit à Paris, son père à Barcelone. Pour se voir, ils ont l’habitude de prendre l’avion. Mais l’adolescente culpabilise de prendre ce moyen de transport.