Basket autour du monde
Tout a commencé par le passage aux toilettes le plus rentable de l’histoire. Assis tranquillement sur le trône, je scrolle sur TikTok. Je vois une annonce de détection pour une équipe de basket, au Kremlin-Bicêtre. Il y a un voyage en Grèce à gagner pour participer à un tournoi avec l’équipe. La détection, c’est l’après-midi même. J’y vais. Il y a des tiktokeurs que je suis, qui y participent. Je suis pris dans l’équipe. Grâce à cela, je vis mon premier voyage en avion pour participer à l’European Youth Basketball League, l’un des plus grands tournois certifiés FIBA (Fédération internationale de basket-ball). Je suis très excité.
Après ce premier voyage, je suis parti partout grâce au basket. Royaume-Uni, Italie, Moldavie, Hongrie, Grèce… Ça m’a permis de beaucoup voyager. C’était un peu bizarre au début. Je n’étais pas habitué. Mais j’y ai vite pris goût. Souvent, pendant les tournois, les gens qu’on rencontre sont archi sympas, surtout les joueurs des autres équipes avec qui on peut se lier d’amitié. J’ai rencontré un de mes potes proches lors de mon premier tournoi. Il fait partie d’une équipe de Londres et je le considère comme mon frère.
« À l’étranger, c’est un tout autre niveau »
J’ai joué contre des prep schools [écoles privées aux États-Unis, équivalent des sections sportives en France, ndlr] et des centres de formation de ces pays. Je voyage tellement que mes potes me disent que je suis riche, alors que loin de là ! J’ai juste charbonné pour avoir ce que j’ai. Ces tournois me font apprendre beaucoup de choses.
C’est souvent dans les pays de l’Est qu’ont lieu les tournois. La majorité du temps, les gens sont sympas, mais il y a quand même plus de racisme qu’en France. Par exemple, lors d’un match, quelqu’un a crié « Sale singe ! » en anglais à un de mes coéquipiers qui est noir.
À l’étranger, c’est un tout autre niveau. Ce sont des personnes qui maîtrisent le basket, qui ne font pas d’erreurs bêtes. Ils s’entraînent deux fois plus que nous et ils se la donnent. Ça me permet d’ouvrir les yeux, parce qu’actuellement, je suis à la ramasse. Lors de mon dernier tournoi, on a gagné zéro match.
Il y avait un boug, dans une équipe anglaise, c’était le numéro 4. Il avait un handle incroyable. Il faisait zéro erreur ! En attaque, il passait tout le monde. Depuis que je suis rentré, je regarde tous ses matchs ! Un autre était un prospect NBA qui nous mettait des dunks à l’aise ! Ça m’a vraiment foutu la haine. Depuis que je suis rentré, je suis dégoûté. Le fait qu’il y ait ce fossé, c’est une dinguerie. Le pire, c’est que ce sont des humains comme nous. Il faut s’entraîner deux fois plus car ces personnes visent le même objectif que toi.
Clerance, 17 ans, lycéen, Sainte-Geneviève-des-Bois