C’est bizarre d’aimer les vocaloids ?
J’adore le vocaloid. Mon réveil est l’instrumental de Charles, ma sonnerie est Lost Umbrella, une des premières que j’ai découverte et adorée. J’en ai d’autres en stock pour pouvoir les changer quand je veux. Ce sont des voix de synthèse qui chantent en japonais, et parfois en anglais. La plupart du temps, c’est un mélange entre de la pop et de l’électro. Ça reste assez discriminé parce que c’est en japonais… alors que quand vous écoutez des musiques en espagnol et que vous ne comprenez pas les paroles, personne ne vous dit : « T’es bizarre. » Ça m’arrive assez souvent d’entendre ça, quand je montre ma playlist YouTube ou Spotify.
Quand j’y pense, dans le lycée, je ne connais personne qui apprécie. En même temps, je n’ai pas trop cherché non plus. Je trouve ça bizarre d’aimer ça. Parce que seulement une ou deux personnes dans mon entourage écoutent ce genre de musique. Je ne peux que très peu partager mes passions avec les gens de ma classe. Ça me fait me sentir différente des autres. Pas meilleure, mais moins bien qu’eux.
Le vocaloid, c’est vraiment très peu connu en France, mais il y a quand même quelques communautés sur les réseaux. Je les suis sans m’intégrer : je suis malheureusement trop timide pour ça. Mais ça m’arrive parfois de croiser de bonnes personnes, comme une youtubeuse qui traduit des chansons en français. J’essaie de lui laisser un peu d’encouragement avec des likes et un commentaire !
Une passion partagée en ligne
Par contre, avec les amis proches que j’ai connus en ligne sur des serveurs Discord ou sur des jeux, on s’échange souvent des musiques. Même si on ne comprend pas les paroles, on peut apprécier ! Surtout qu’avec certains vocaloids bien maîtrisés, comme (pour les plus connus) Hatsune Miku, Len, Rin ou encore Vflower (mon préféré), on peut arriver à des voix incroyables. Écoutez par exemple God-ish de PINOCCHIOP. Il y a une grande diversité, et si vous n’appréciez vraiment pas les voix de synthèse, il y a toujours les covers ou le jeu Colorful Stage.
C’est un ami qui m’a fait découvrir le vocaloid, mais au début je trouvais que c’était vraiment étrange et je n’étais pas trop fan. Mais après, je me suis rappelé une musique que j’avais écoutée il y a très longtemps, quand j’avais 12-13 ans. J’ai donc entamé des recherches, et je l’ai retrouvée, c’était : Love me, Love me, Love me, de Kikuo. Elle était vraiment super donc j’en ai cherché d’autres. J’ai alors découvert Darling dance, Bug et Venom de Kairiki Bear, et presque toute sa discographie. J’ai vraiment beaucoup aimé comment était géré le mélange audio, l’instrumentale et les voix…
Depuis, j’en écoute tout le temps, dans les transports aussi. J’espère ne pas rater les prochains concerts organisés en ligne. Il y en a un important par an, qui s’appelle le « Miku expo », et c’est gratuit. Il est effectué sous financement participatif. En 2018 ou 2020, on a eu des concerts dans la vraie vie à Paris ! Il y a aussi d’autres petits concerts de vocaloid, mais ils restent plus rares et moins médiatisés.
Trop casanier pour voyager
Avec mes amis en ligne, on s’échange aussi des animes, mais surtout des vidéos de gameplay de jeux qu’on joue ensemble, comme LOL (League of Legends).
Ça fait un peu cliché, mais je lis aussi des mangas et je joue beaucoup à plein de jeux différents. J’étais déjà intéressée par tout ça avant le vocaloid, ça n’a pas changé mes passions principales ! Mais ce que j’aime surtout, c’est de regarder des gens jouer à des jeux de rythme au Japon. Les mouvements précis qu’ils effectuent sont si beaux. J’aimerais bien essayer aussi, même si du coup il faudrait que j’aille au Japon pour ça, ce qui serait sympa.
Après, aller au Japon, c’est loin d’être une priorité. Ça pourrait être un beau voyage, mais je n’y réfléchis pas trop, voire pas du tout. Je suis assez introvertie et casanière, je n’aime pas énormément voyager, à moins que tout soit prévu à l’avance et à l’heure près. Même pour rencontrer d’autres fans, je préfère leur parler sur un tchat en ligne… mais, pour ça, il faudrait déjà que j’écrive dans ce tchat.
Elysia, 17 ans, lycéenne, Orly