Quemo L. 17/03/2022

Les soirs de match, c’est tout le quartier qui vibre

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La Coupe d’Afrique des Nations (CAN) dans le quartier de Quemo, c’est du sérieux ! L’occasion de soutenir l’équipe de leur pays d’origine.

Chez mon père, c’est la Banane, dans le 20e arrondissement, entre Père Lachaise et Gambetta. Dans ce quartier, on peut bouger partout, se balader. Avec mes potes, on cause un peu de tout, des meufs, du foot, mais en ce moment, le sujet, c’est la CAN !  Moi, je soutiens l’équipe du Sénégal ! Au quartier, chacun a son équipe : les Comoriens, les Congolais, les Algériens, les Guinéens… 

Le soir, quand il y a une équipe qui gagne, tu le sais tout de suite. Quand l’Algérie a gagné, il y a eu du boucan, ça a crié !

Bonne ambiance au quartier garantie

On mate les matchs chez nous, on snape des actions, les buts ou les fautes pour clasher les gens ! On peut aussi regarder un match tous ensemble lors d’une soirée chicha dans un bar où il y a une télé. La CAN, c’est un moyen entre les Coupes du monde de recréer une ambiance. C’est une fierté, l’occasion de soutenir l’équipe de mon pays d’origine. C’est quelque chose que je partage avec mon père mais, quand la France joue, il soutient la France.

La rivalité pendant la CAN, c’est surtout avec l’Algérie ! Au quartier, il y a beaucoup d’Algériens, donc on les charrie bien ! Quand l’Algérie a perdu, on est allés tailler nos potes algériens. On leur a dit : « Votre équipe est nulle tactiquement ! » On a lancé des vannes. Quand les Algériens ont été éliminés, on a bien rigolé, c’est des rageux. Ils critiquent tout le temps. Mais bon, tout ça c’est bonne ambiance. Chacun est pour son pays d’origine, tu peux te moquer des autres ! Par contre, quand c’est ton pays qui joue, là, ça rigole plus, c’est du sérieux.

Les victoires sur les Champs

La finale, je l’ai regardée sur les Champs-Elysées dans une chicha. On ne voulait pas rester au quartier, parce que si on gagnait on voulait directement aller fêter ça sur les Champs.

Ce n’est pas la première fois qu’on fête une victoire là-bas. Quand la France a gagné la Coupe du monde 2018, on avait regardé le match chez moi avec mes potes et, dès le coup de sifflet final, on était sortis, on avait crié dans la rue ! Ça bougeait de ouf, ça chantait même « qui ne saute pas n’est pas français » et on était tous allés sur les Champs pour faire la fête jusqu’au matin.

Pour la victoire du Sénégal sur les Champs, on était cinq potes, il y avait beaucoup de monde ! Dans mes potes, il y avait aussi des Ivoiriens et des Français. Ils étaient tous contents pour le Sénégal. Pour la première fois, l’équipe a gagné et marque l’histoire. Je suis tellement fier des Lions de la Teranga !

Quemo, 16 ans, lycéen, Paris

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