La chasse, c’est réglementé

Il est 7 h 30 : à 8h 30, j’ai rendez-vous au local de chasse pour une battue.

8 h 15 : je suis arrivé, je dis bonjour à tout le monde, on boit un café, on mange un croissant, le président place les postés et nous dit ce qu’on peut tirer (sanglier, chevreuil, renard). Nous sommes tous habillés en orange, pour être voyants.

On chasse car la fédération nous a autorisés. On peut chasser quand on a le permis de chasse, pour porter un fusil quoi ! Mais si moi ou un pote, on veut participer, on n’aura pas le fusil. 

Coups de trompes et aboiements 

Les postés partent un peu plus tôt parce qu’ils doivent se placer. Nous, les traqueurs, on attend 10 minutes pour partir du local de chasse et commencer la battue. Les postés, ils sont au bord du bois : interdiction de bouger pendant que la battue est en cours. Le président, quand il les place, leur demande de délimiter la battue. Par contre, nous, les traqueurs, on rentre dans le bois et on essaie de pousser le gibier en direction des postés. 

9 h 30 : on commence la battue. 

Les chiens sont fous, ils gueulent de partout. Ils sont dressés pour ça : ils sentent le gibier avant même que ça commence. Ils lèvent un sanglier, le repèrent. Les traqueurs sonnent un coup de trompe pour prévenir les postés que ça arrive sur eux. 

On a plusieurs coups de trompes pour prévenir de quel animal il s’agit. Deux minutes après, on entend trois coups de trompe : ça veut dire que c’est un sanglier. Le posté sonne trois coups de trompe « taillottés », plus rapprochés, ça veut dire qu’il est mort. 

Une passion organisée 

Une battue a une durée indéterminée, ça dépend de la taille du bois. Ça peut commencer tôt le matin et finir à 17 heures, et ça peut aussi durer deux heures. C’est le président qui décide du circuit, du bois où on va aller. Les deux rôles peuvent tirer mais les postés ont un angle à respecter de 30 degrés par rapport à leur poste. C’est pour être sûr de blesser personne.

11 h 30 : on récupère les chiens, on retourne vers les voitures, on donne à boire aux chiens, on récupère le sanglier et on rentre au local de chasse. Désolé, là c’est un peu bizarre mais on dépouille le sanglier, on le vide et on donne de la viande un peu à tout le monde. C’est un petit bonus, pour le plaisir, de temps en temps. Moi je dépouille pas… J’aime pas trop ça. 

Après ça, on boit un coup, on rigole et on s’amuse. Voilà ma passion. C’est pour le bien des autres qu’on fait ça, pour éviter la surpopulation de gibier. Et surtout, c’est pas comme vous le pensez, c’est une activité organisée.

Théo, 16 ans, en formation, Soisy-Bouy