Francis N. 30/05/2023

Ils se moquaient de mes coiffures, j’en ai fait ma passion

Plus jeune, Francis recevait des moqueries sur ses coupes de cheveux. Désormais passionné de coiffure, il veut faire de son style une fierté.

Les moqueries sur mes cheveux ont commencé en sixième. On me disait que ma coiffure était moche, que j’avais des cheveux crépus, on me critiquait pour mes cheveux courts. Et il y a eu cet incident.

J’ai voulu refaire mes contours (les contours c’est la touche finale pour terminer sa coiffure). Quand j’ai commencé, ça s’est mal passé : ma main a dévié et j’ai fait un trou. Mon beau-père a eu beau essayer de rattraper ma coiffure, mais rien à faire, il a dû tout raser.

Depuis ce jour-là, tout le monde se moque de moi et de ma coiffure. Alors, pour qu’ils arrêtent, j’ai commencé à changer tout le temps de coupe : en cinquième, puis en quatrième… Je changeais tous les jours ou presque, pareil cette année. C’est comme ça que je me suis vraiment intéressé à la coiffure.

Tik Tok, ciseaux et poils de chien

À partir de ça, j’ai commencé à me passionner pour le métier de coiffeur. J’ai découvert des vidéos sur Tik Tok et ça a été une révélation. Il y en a une qui m’a marquée avec un petit garçon aux cheveux crépus, sa coupe rendait super bien ! Je ne pensais pas que ça le rendrait si beau, alors, j’ai voulu faire pareil. C’est comme ça que je me suis lancé, avec des tutos Youtube.

J’ai commencé à m’entrainer avec mon chien, je coupais ses poils parce qu’il y en avait trop, maintenant il est plus mignon. Ce métier là, il est cool car quand les clients entrent ils sont plutôt moches, et quand ils ressortent ils sont plus beaux. Ils ont le sourire et sont plus soignés.

Chez moi, j’ai tous les éléments pour coiffer : peigne, brosse à cheveux, éponge, tondeuse, sabots, ciseaux… J’ai voulu faire ce métier pour me venger de ces moqueries, et finalement, j’adore vraiment ça ! Maintenant, les moqueries c’est fini, même si j’ai peur que ça revienne. Avant, à cause de cela, je n’avais que deux ou trois amis. Maintenant, c’est différent : j’enchaîne les stages dans ce domaine et je parle avec des gens qui comprennent ma passion. C’est ma revanche.

Francis, 14 ans, collégien, La Réunion

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