Mélissa R. 10/11/2022

Au collège, leurs regards sur mon corps

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Au collège, Mélissa a reçu des remarques des garçons sur son corps et de sa mère sur son style. Avec la puberté, leurs regards ont changé.

Je me rappelle la première fois où j’ai mis un décolleté. C’était en milieu de troisième. Ma mère m’avait dit que je devenais une femme, que je pouvais m’habiller comme je voulais. Une surveillante m’a demandé de mettre un sweat. Je ne l’ai pas fait.

J’avais l’impression qu’on me regardait beaucoup plus que d’habitude quand je marchais dans les couloirs. L’impression que les garçons venaient plus me parler que d’habitude. Je me rappelle également des paroles d’un garçon de ma classe. Il m’a dit : « Wow tu as évolué. »

Nos poitrines scrutées

Vers le milieu de ma sixième, les garçons de ma classe me disaient souvent que j’étais une « planche à pain ». Le fait que des garçons aient l’audace de juger le corps des filles alors qu’ils n’ont pas le même corps que nous, je trouvais ça choquant.

Ça me touchait, mais pas dans le sens où j’allais me comparer : plus dans le sens où je trouvais que c’était de la méchanceté gratuite. Mais ça ne m’a pas impactée dans mon comportement, ni dans mon rapport avec mon corps.

En quatrième, les filles avaient toutes une plus forte poitrine, à l’exception peut-être d’une. On leur faisait des remarques du genre : « Tu fait quelle taille de bonnets ? » Elles mettaient des habits moulants « pour se mettre en valeur » comme elles disaient.

Habillée pour le collège

Je n’aimais pas ce type de vêtements. Je ne me mettais pas non plus de jupes, et très peu de robes. Ce n’était pas mon style, mais ce n’est pas pour autant que je portais que des vêtements ultra larges. Après, avec l’éducation de mes parents, je n’avais pas forcément le droit de m’habiller comme je voulais. Ma mère me disait : « Ça fait trop femme, trop dadame. » Mes parents me disaient que j’allais à l’école et pas à un défilé de mode. À ce moment-là, je m’habillais classiquement : un jean, un t-shirt, un pull. Mais j’aurais bien aimé m’habiller plus fémininement.

J’étais dans un collège privé catholique. Nous n’avions pas le droit de porter de débardeurs, il ne fallait pas qu’on voit nos épaules. Nous n’avions également pas le droit au short, et quand nous avions un haut trop court ou trop provocant, nous devions mettre un sweat.

Depuis ce jour de troisième, on ne m’a plus traitée de « planche à pain ». Je peux m’habiller comme je veux car ma mère a compris que s’habiller fémininement n’est pas vulgaire. Je ne reçois plus de critique, ni de remarque de la part des personnes du même âge que moi. Je pense qu’il ont pris en maturité et nous sommes au lycée, donc il y a plus de liberté.

Mélissa, 17 ans, lycéenne, Mantes-la-Ville

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