Le confinement d’accord, mais pas sans caravane !
Une caravane, c’est fait pour rouler ! J’ai 16 ans et je fais partie des gens du voyage. L’été, je pars et je voyage de ville en ville. Je me sens vraiment bien. J’aime beaucoup voyager avec ma communauté : découvrir de nouvelles villes, de nouvelles boutiques, faire de nouvelles rencontres…
Je ne pourrais pas vivre dans un appartement. Je ne m’y sentirais vraiment pas bien. On a essayé deux mois, mais on n’a pas supporté d’être enfermés. On n’a pas l’habitude d’être dans une pièce toute la journée, on étouffait. Le soir on n’arrivait pas à dormir, ma mère faisait des crises d’angoisse. Être dans une caravane, c’est à la fois être dehors et dedans en même temps. L’appartement, il ne voyage pas, alors que ma caravane oui.
Les voyages sont importants dans ma vie
Pendant le confinement, je ne pouvais pas voir les autres membres de ma famille, qui ne restaient pas stationnés avec nous. Je n’ai pas pu voyager comme d’habitude à cause du virus. Je ne pouvais pas non plus aller à la salle évangélique et nous ne sommes pas non plus partis en mission évangéliste comme chaque année. Ces missions, ce sont des rassemblements de voyageurs avec les caravanes qui s’arrêtent dans les champs : nous montons des chapiteaux pour faire des réunions.
Heureusement, j’avais la chance d’habiter en caravane pendant le confinement. Je pouvais mettre une piscine devant, faire du sport et prendre l’air comme je le voulais. Le confinement m’a appris à être plus réunie avec ma famille. Nous avons fait la cuisine ensemble et je suis restée chez moi, alors qu’avant le confinement, j’allais au cinéma, au restaurant ou faire les boutiques avec mes amies.
Malgré tout, j’ai compris avec cette période difficile à quel point les voyages sont importants dans ma vie. Notre culture, c’est de rester en famille : les repas, les voyages, être tous ensemble, c’est ça qu’on aime. Être juste avec la moitié de la famille, ça n’est pas assez et ils me manquent.
Shakira, 16 ans, en recherche d’emploi, Rennes