Niamke Yann Lenny L. 11/01/2021

Covid-19 : mes entraînements de foot sont aussi confinés

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Depuis le Covid, les heures d’entraînements de football de Yann Lenny ont drastiquement chuté. Il espère que tout reviendra à la normale, pour son avenir.

Vendredi, 18 heures, je prends le tram ou le 286 jusqu’au terminus, puis le métro jusqu’à Maison Blanche, changement pour Porte d’Italie puis le tram qui me dépose à Porte d’Orléans. 19 heures, j’arrive un peu en retard et je me change. Collants, short, crampons et les équipements du club. Je touche un peu au ballon puis c’est l’heure de l’entraînement. Mais ça, c’est quand il n’y a pas le Covid.

À cause du Covid, je ne peux plus faire autant de foot. Je suis au club du Paris Alésia. Normalement je fais du foot trois à quatre fois par semaine quand il n’y a pas le Covid, mais en ce moment, c’est juste une fois le dimanche… parce qu’il y a le couvre-feu, et avant c’était le confinement. On s’entraîne de midi à 15 heures et après c’est fini. Alors que d’habitude, j’en fais 8 heures par semaine.

Ça fait dix ans que je fais du foot, c’est important pour moi, c’est plus qu’une passion. J’en espère plus, j’aimerais arriver dans le haut niveau, en semi-pro. Ça permettrait de me faire voir plus, par les gens des autres clubs, pour gravir les échelons et pourquoi pas intégrer l’équipe nationale ! Il y a l’école, mais après il y a le foot et pour l’instant c’est que l’école.

Tout ça est mauvais pour mon niveau, mon avenir

En 2015, il y avait un match à la télé, de la CAN (coupe d’Afrique des nations), c’est comme ça que j’ai aimé le foot et que j’ai voulu jouer pour mon pays, la Côte d’Ivoire. Je me sens plus ivoirien que français, mais je ne saurais pas l’expliquer. Je n’ai pas envie de jouer en équipe de France plus tard, mais plus en Côte d’Ivoire. Je compte y retourner quand tout ça sera calmé.

En dehors du club, je ne m’entraîne pas, surtout qu’en ce moment, avec le couvre-feu, je n’ai pas le temps. Comme il n’y a plus foot, je rentre chez moi, je ne regarde que la PL (la première ligue). Quand il y a des matchs de mon équipe, je regarde, sinon je regarde des vidéos de foot et des séries, tout seul chez moi. Ça ne me saoule pas tant que ça d’être chez moi vu qu’il y a mes parents.

Par contre, c’est chiant de voir mon équipe une seule fois par semaine. Mes potes de club, je les vois qu’au club, ou on parle sur Insta vite fait. Maintenant, on ne fait que des matchs entre nous. Ça s’organise comme ça : le coach nous prévient que le programme de la semaine prochaine sera comme ci, comme ça… Parfois il y a d’autres joueurs d’autres catégories, des moins jeunes.

Tout ça, c’est mauvais pour le sport, pour mon niveau, pour mon avenir. On va s’adapter quand tout ça sera fini. On en parle souvent entre nous : c’est chiant.

 

Niamke Yann Lenny , 17 ans, lycéen, Chevilly-Larue

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