Sidonie C. 17/06/2022

J’ai déculpabilisé par rapport aux notes

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Sidonie a toujours été très anxieuse par rapport à ses notes. Mais l’impact de la pression scolaire sur son moral lui a fait un déclic.

J’ai toujours eu des bonnes notes. Et en plus d’avoir des facilités à comprendre et à apprendre, je travaille beaucoup et j’aime ça ! Au collège, malgré le fait que la quantité de travail augmente légèrement, je n’avais pas vraiment de soucis, mis à part mes objectifs et une petite pression que je me mettais à moi-même pour ne pas décevoir mes parents et mes profs.

Même si ce n’est pas un problème avec eux. Mes parents et mes profs ont toujours vu que je faisais bien mon travail et que je savais m’organiser seule. Le problème vient de ma relation avec les notes. Je suis une personne qui angoisse et stresse très rapidement, surtout quand il s’agit de sortir de ma zone de confort, et de faire des choix qui impacteront mon avenir. Étant donné l’énergie que je donne dans mon travail, je suis déçue quand je ne n’atteins pas les objectifs que je me fixe.

Les cours sur le bout des doigts

En arrivant au lycée cette année, j’avais peur. Peur de ne pas réussir, peur d’avoir trop de travail et surtout… peur des DS ! On appelle « DS » les devoirs surveillés qui durent 1 heure 30, avec un niveau plus élevé et coeff 2. Donc si tu le rates, ta moyenne chute !

Au début de l’année, tout roulait. J’avais une bonne classe, j’aimais bien mes profs, j’avais un bon emploi du temps et je passais mes pauses à papoter avec mes copines. Niveau travail, j’ai été assez surprise car on n’avait pas énormément de travail à la maison et surtout c’était facile de s’organiser pour avoir des soirées chill. Concernant les contrôles et devoirs, j’arrivais à m’organiser et, étant perfectionniste, j’arrivais aux évaluations en connaissant mes cours quasiment sur le bout des doigts.

C’est lors des dernières semaines avant les vacances de la Toussaint que les choses se sont empirées. Les profs ne donnaient pas énormément de devoirs maison mais beaucoup de contrôles, comme c’était la fin du premier trimestre. Certains jours, on avait trois ou quatre contrôles, soit près de la moitié de la journée de cours. Quand un contrôle est prévu une semaine à l’avance on a le temps de réviser mais quand c’est quatre, c’est impossible.

Je ne faisais que travailler pour mes notes

Je passais mes soirées et mes week-ends le nez dans mes cahiers. Autour de moi, je voyais les gens de ma classe et mes potes pour qui tout allait bien. Ils travaillaient le jour pour le lendemain ou le matin même : chose impossible pour moi. Pour les devoirs, je les faisais généralement le soir même où ils avaient été donnés. Comme ça je pouvais me concentrer, les autres soirs, sur mes contrôles et DS. Je voulais réussir à tout apprendre. J’étais fatiguée, mais je ne lâchais rien. J’en avais d’horribles migraines.

Je faisais maison-lycée-maison. En rentrant chez moi, je ne faisais aucune pause. Je me remettais à réviser, et avant de dormir je révisais encore : je ne faisais que travailler. Moi qui avais l’habitude de lire, de sortir ou de faire du sport, j’ai tout arrêté. Avec la fatigue et les migraines, IMPOSSIBLE de travailler ou d’apprendre quoi que ce soit. J’étais déçue de moi et encore plus des résultats qui étaient en dessous de mes capacités : 10, 11 et 12… J’étais habituée à des notes autour de 16 donc voir des notes bien en dessous… Mon moral en a pris un coup !

Je voulais tout arrêter

Je me disais que j’aurais dû faire mieux, travailler plus. Mon estime de moi était en pleine chute, j’étais si fatiguée. Je voulais tout arrêter et laisser passer la vie. Cela avait également un impact sur mon humeur : j’étais de plus en plus irritable, je me prenais la tête avec tout le monde et cela avait encore plus de conséquences sur mon moral.

Les vacances de la Toussaint m’ont alors permis de souffler et de regarder les semaines intenses que je venais de réaliser sous un autre œil. Je me suis énormément reposée, j’ai pris du temps pour voir mes amis et ma famille. Je ne voulais plus être dépendante du travail, je voulais et j’avais besoin de changement. Arrêter, aussi, de me mettre cette pression qui m’empêchait de vivre et de profiter.

Maintenant, je me laisse respirer

Je me suis rendu compte de ça lorsque j’ai redécouvert le plaisir d’être avec mes proches. Aujourd’hui, j’ai réussi à déculpabiliser, à me laisser du temps pour profiter de ce que j’aime, de sortir prendre l’air, de faire des pauses, de me laisser des soirées libres pour que je passe du temps avec mes parents. Concernant la charge de travail, il n’y a pas tellement de changement mais j’ai juste appris à relativiser, à me détendre et surtout à mieux m’organiser.

Par exemple, je commence à réviser une semaine avant. Je n’ai pas lâché le travail pour autant mais je me laisse respirer et je me dis que je ne peux pas toujours tout réussir à la perfection. Même si tout n’est pas parfait, mon travail est régulier et mes notes sont toujours aussi bonnes, mais je suis plus reposée et ma charge mentale est beaucoup moins importante. Je prends le temps de m’écouter et ça me réussit. Cette expérience m’a même servi de leçon : il ne faut pas que j’attende que mon corps ne suive plus mon esprit pour me rendre compte que je dois arrêter.

Sidonie, 15 ans, lycéenne, Rennes

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