Deux amies, un vol et une seconde chance
Ma copine et moi, on avait l’habitude d’aller chez Auchan, parce qu’on avait trouvé une bonne technique, planquées dans les cabines d’essayage. Il n’y avait pas de caméra donc très souvent, on allait dans le rayon des sushis pour prendre deux, trois ou quatre barquettes. Ensuite, on allait dans le rayon des vêtements pour faire semblant d’essayer des habits dans les cabines. En fait, on se cachait pour manger les sushis, puis on dissimulait les boîtes dans un trou qui se trouvait dans la cabine. On passait ensuite en caisse avec une bouteille d’eau pour payer un truc.
Un jour, on se dirige vers la caisse rapide et on paye. En sortant des caisses, ma copine me dit : « Marche vite, les vigiles se sont parlés dans l’oreillette. » On marche vite, puis ils arrivent à notre niveau et nous demandent de les suivre. Ils nous emmènent dans une salle derrière les machines à photos. C’est leur vestiaire. Dans une autre petite pièce, ils nous ordonnent de vider nos sacs. Ils commencent à grave mal parler : « Allez, on sait que vous avez volé. Bougez-vous. On va appeler la police. Vos parents vont venir vous chercher, petites connes ! »
Je commence à chauffer l’un des vigiles qui était tarpin agressif. Je lui dis de se calmer, qu’on n’est pas ses « petites » et qu’on n’a rien volé. Ils ne me croient pas et me regardent de travers.
Des remords et de la honte
Une autre vigile débarque. Une femme. Elle nous parle très gentiment. Elle nous dit que si on a volé un truc, il faut le dire. « On sait que c’est vous qui avez mangé les sushis. On ne va pas vous fouiller. » Moi, impassible : « Mais allez-y, fouillez-nous. » Je savais que ma copine avait pris des faux-cils et un mascara. Moi aussi, j’avais pris un mascara.
Elle sort et nous dit d’attendre. On stresse un peu, et puis la vigile revient quinze minutes plus tard accompagnée de la mère de ma copine.
La femme vigile a choisi de nous croire et de nous laisser partir sans nous fouiller. Mais moi, je me suis sentie affreusement mal d’avoir menti à cette femme si gentille. J’étais si honteuse. Depuis, je ne vole plus dans les magasins.
Dina, 15 ans, lycéenne, Provence-Alpes-Côte d’Azur
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