Séline E. 07/01/2025

Devenir la candidate « parfaite »

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Séline s’est donné un but dans sa vie de lycéenne : avoir le meilleur dossier possible pour être admise dans la formation post-bac de son choix. Elle met tout en place pour y arriver, quitte à se surcharger et à mettre sa santé en danger.

Ma famille est très à cheval sur ma scolarité et mon avenir. Ils souhaitent que je fasse de grandes études en sciences. Moi aussi je suis ambitieuse, mais les études scientifiques, ce n’est pas quelque chose qui m’intéresse.

Mon but, c’est de faire du marketing de luxe. Dans l’idéal, j’aimerais intégrer une grande école : l’EM Normandie. Mes parents me soutiennent quand même, à condition que ce soit assez ambitieux pour mon avenir. Ils m’ont appris qu’en travaillant, en faisant beaucoup d’efforts, on est sûr d’arriver à ses fins. Alors, j’ai décidé de faire tout ce qui était en mon pouvoir pour me hisser très haut dans le marketing du luxe. La construction de mon dossier Parcoursup est la première étape pour ça.

Soigner son dossier Parcoursup

Depuis la troisième, j’ai organisé mon emploi du temps, le choix de mes spécialités, de mes options et même celui de mes activités extrascolaires autour de ça.

Par pure coïncidence, mon collège était en partenariat avec l’une des plus grandes écoles de commerce en France, l’Essec, qui a un campus dans notre ville, à cinq minutes de chez moi. On peut dire que j’en avais de la chance ! Je me suis dit que leur programme d’égalité des chances était une opportunité dont j’avais besoin pour réussir mon objectif. J’ai postulé et j’ai été acceptée. J’étais ravie car j’avais construit la première marche du long escalier qui doit me mener vers mon but.

Après le collège, je n’ai pas réfléchi longtemps. Je suis partie dans un lycée proche de chez moi qui proposait le même programme avec l’Essec. En seconde, j’ai pris l’option européenne anglais. Et pour mes spécialités, j’ai choisi les maths, les sciences économiques et sociales et l’anglais. Je me suis dit que ça me servirait beaucoup pour le dossier que j’allais montrer aux examinateurs des classes prépa aux grandes écoles de commerce qui m’intéressaient.

« Un mini burn-out »

En première, j’ai candidaté pour le programme de l’Essec et j’ai été acceptée. À ce moment-là, je me suis dit qu’il fallait commencer à remplir un peu mes activités extrascolaires. J’ai commencé à être bénévole et volontaire pour certaines associations. Je me suis engagée en tant que volontaire pour le SNU, le service national universel proposé par l’État. On m’a dit que c’était valorisé pour le dossier, alors je me suis donc dit : « Pourquoi pas ? »

En terminale, je me suis rajouté une option « maths expertes ». Et on peut dire qu’avec l’accumulation de plusieurs options, des activités extrascolaires et des cours chargés de la terminale, j’ai fini par faire un mini burn-out.

Ce n’est pas une chose à laquelle je m’attendais. C’est une sensation très désagréable. Je perdais la notion du temps et de l’équilibre dans ma tête et tout ce que je voyais à travers mes yeux était flouté. Mon corps devenait si lourd qu’il paraissait peser une tonne. Je n’arrivais plus à penser à rien. D’après mes parents, j’étais très pâle… Mon cœur devient lourd rien que d’y penser.

Heureusement, il y a eu les vacances pour me remettre de cet épisode. J’ai pu me reposer et reprendre du poil de la bête. Je travaille toujours six jours sur sept de 7h30 à 17h30, et même jusqu’à 19h30 le samedi et le mercredi. Je me suis même inscrite au concours d’entrée aux grandes écoles de commerce.

Séline, 17 ans, lycéenne, Cergy

 

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