Tati T. 14/02/2022

Le divorce de mes parents m’a fait grandir d’un coup

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Entre la colère de son père et les troubles psychiques de sa mère, Tati a dû s’adapter vite, lorsque ses parents ont divorcé.

Se faire réveiller la nuit parce que tes parents se disputent, c’est pas marrant. Jusqu’à mes six ans, cette situation était devenue banale. Mon père et ma mère se criaient dessus H24. Donc à un moment, ils ont divorcé. 

C’était difficile pour moi et ma sœur. On s’est retrouvées à devoir aller voir une assistante sociale tous les quatre mois. Je savais que ça n’allait pas servir à grand-chose, et je n’ai pas eu tort. On lui parlait de tout et de n’importe quoi. Des bons moments passés avec mes parents, des sorties et des jours où on rigolait. Ça me faisait pleurer. Puis, elle nous a demandées avec qui on voulait vivre après le divorce. Nous avons choisi d’être avec ma mère. Mais manque de chance, la justice a décidé à notre place : ce sera avec notre père. 

Avec mon père, c’est l’enfer

Quand j’y repense, c’est pas étonnant que la « justice » ne nous ait pas écoutés. À chaque fois qu’il y avait un rendez-vous devant les juges, mon père n’arrêtait pas de dire du mal de ma mère. « Elle a des problèmes psychologiques et à chaque fois, on est obligés de l’emmener au service psychiatrie de l’hôpital et nianiania… »  

Faut savoir que mon père est quelqu’un de très sévère. C’est très très rare qu’il soit amusant et drôle. Son truc à lui c’est d’aller au bled plutôt que de s’occuper de nous. Pourtant, quand la juge lui a donné la garde, il était bien content : « Ils ont bien fait de me donner la garde, parce que si votre mère retombe malade, vous ferez comment ? Et nanananana… » Depuis, c’est l’enfer. Les crises de nerfs à répétition. Il nous fait chier pour n’importe quoi. Il débarque dans ma chambre et me crie dessus : « Tu fais rien de tes journées ! Toujours sur ton téléphone au lieu d’aller faire les courses ou de faire tes devoirs. » 

Je m’occupais d’elle, comme elle s’était occupée de moi 

Alors oui, ma mère tombait régulièrement malade. Oui, elle a des problèmes psychiques qui se sont surtout manifestés après que mon père ait eu la garde. Mais, c’est avec elle qu’on aurait préféré vivre. On lui rend souvent visite et elle est souvent malade. Une fois, je me suis rendu compte qu’elle avait beaucoup trop maigri, et j’ai dû la faire manger. 

Je m’occupais d’elle, comme elle s’était occupée de moi quand j’étais petite : je lui donnais son bain, je la mettais au lit et aussi, je l’habillais. Et tout ça alors que je n’avais que 12 ans. Dieu merci, mes efforts ont payé. Ma mère va mieux maintenant, et toute cette histoire m’a permis de mûrir. J’ai grandi d’un coup dans ma tête. 

Tati, 14 ans, collégienne, Blanc-Mesnil

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