Écodéléguée en herbe
J’ai peur de la nature. Insectes, animaux ou bestioles : je ne peux pas supporter qu’ils s’approchent de moi. L’idée qu’ils puissent me toucher me répugne. Et pourtant, j’ai été élue éco-déléguée. Le jour de l’élection, la prof a dit : « Est-ce qu’il y aurait des volontaires pour être éco-déléguée ? » Silence pendant cinq minutes. On s’est regardés dans le blanc des yeux. J’ai levé la main… et j’ai été élue.
Je ne m’y connais pas beaucoup sur ce rôle. Ce poste était pour moi dans une catégorie sous-cotée et représentait des délégués lambdas et inutiles. Au collège, ils n’avaient pas de fonction définie. Mon ancien établissement ne mettait pas vraiment en œuvre les idées proposées.
Après mon élection, j’ai fait des recherches. J’ai appris que le rôle d’une écodéléguée est de collaborer avec ses professeurs et camarades pour proposer et organiser des projets. Son but est d’encourager à prendre soin de ce qui nous entoure, comme la végétation et le courant électrique.
Premières initiatives
J’ai déjà quelques petites idées réalisables au sein du lycée. Des poubelles à tri d’abord. Cela permet le recyclage ou la réutilisation des matériaux récupérés (papiers, plastiques, métaux). On pourrait les mettre dans les couloirs, ou même à l’entrée de l’établissement. On pourrait aussi mettre un bac à compost près de la cantine, qui permettrait la création d’engrais naturel et conduirait à une croissance saine des plantes. Cela permet une réduction des produits organiques (épluchures, feuilles mortes…). On pourrait aussi faire une journée de sensibilisation à l’écologie pour changer les habitudes de chacun.
En fait, administrer ce poste pourrait me sensibiliser sur l’écologie. Car, pour l’instant, je ne me sens pas touchée. Je ne sais rien. Nous adolescents minimisons l’écologie. Je suis plus stressée par le sport et l’école que par l’état de l’environnement, et je suis influencée par les appareils électroniques Apple et JBL. Je me dis « ça fait beaucoup de cobalt… », donc je suis consciente, mais j’achète quand même.
À 15 ans, on commence à se poser un minimum de questions. On ne sait rien mais on sait qu’il faut agir. Greta Thunberg a été capable de réaliser des manifestations pour le climat, alors pourquoi pas nous ?
Fanta, 15 ans, lycéenne, Paris
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