Téa D. 29/06/2023

Footballeuse passionnée cherche club où jouer

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Téa a grandi avec un ballon au pied. À 15 ans, elle se met en recherche d'un club de foot féminin et ne trouve... rien.

Je suis née pour avoir la passion du foot. J’ai grandi avec. Mon père faisait du foot et on en regardait tout le temps. Nous supportons les mêmes équipes : le PSG, l’équipe de France, l’équipe du Portugal. À 8-9 ans, je jouais avec lui dans son club de temps en temps.

Je faisais des entraînements. On était plusieurs à jouer. Il y avait mon meilleur ami, son père, et des adultes que je ne connaissais pas. C’étaient des collègues de mon père. Pendant un entraînement, on jouait tous à fond et, à un moment, je suis parti en fou rire avec mon meilleur pote. J’adorais jouer avec eux ! C’était drôle et, au moins, je m’amusais avec mon père… ce qui n’arrive plus.

Ma passion a beaucoup touché ma déco. J’avais des posters de joueurs que j’aimais bien, Ronaldo, Mbappé et Neymar, et un poster de l’équipe féminine du PSG. Grâce à cette passion, j’ai aussi eu plus de facilités à trouver des amitiés, parce que je parlais beaucoup de foot. J’ai trouvé beaucoup de gens qui s’y intéressaient, même avant de jouer en club. C’était des gens de ma classe ou les enfants des amis de mes parents. J’avais plus d’amis garçons que filles, mais au fur et à mesure j’ai aussi trouvé des amies filles qui aimaient le foot.

Des rencontres et des matchs incroyables

J’ai commencé à faire du foot dans un club à 14 ans. Je voulais déjà aller dans un club plus jeune, mais je n’avais jamais demandé. Je ne sais plus pourquoi… Mes parents m’ont dit oui. C’était une équipe que de filles. Pendant un an, j’ai rencontré des gens et j’ai adoré jouer avec mon équipe.

Cette année m’a permis de me libérer dès que j’allais sur le terrain. Beaucoup de choses ont changé : j’ai eu plus d’amies, des vraies comme des fausses, plus de critiques. Il y en a qui étaient là pour moi, qui étaient de vraies amies, mais d’autres c’était juste parce qu’on était dans le même club. J’ai pu découvrir les matchs, les compètes, c’était incroyable, intense, mais génial. J’aimais beaucoup. L’esprit d’équipe n’était pas tout le temps là, mais quand il y était, c’était incroyable. Tout le monde s’écoutait et on gagnait.

On m’a toujours dit que j’étais forte pour courir longtemps, donc la position qui me correspond le plus, c’est la défense, le pivot. Ça ne s’appelle pas comme ça, mais mon coach et moi on appelait ça comme ça. Mais j’étais très faible quand il s’agissait de marquer des buts et au niveau des jongles.

Entraînements solo

Malheureusement, j’ai dû arrêter car j’étais trop vieille pour continuer à jouer dans mon club et on n’en a pas retrouvé d’autres. Les autres étaient beaucoup trop loin de chez moi et ne correspondaient pas à mes horaires. C’est très compliqué de trouver un club quand on est une fille. Il n’y a pas beaucoup de clubs qui font des équipes que de filles, ou même mixtes. En plus, faut en trouver un qui correspond à ton âge.

Le coach et quelques joueuses m’ont dit que j’avais beaucoup progressé, que je m’étais améliorée et que c’était dommage que j’arrête.

Je continue à en faire, mais toute seule. Je vais dans des stades et je m’entraîne à faire des dribbles, des jongles, je tire. Mon père ne joue plus avec moi, car il a mal au dos et il dit qu’il est trop vieux maintenant. Mon meilleur ami n’est plus trop mon meilleur ami car on n’est plus dans le même lycée et il n’était pas trop foot. Je le vois très rarement. Maintenant, il joue au basket, il est super fort.

Et puis, depuis que je suis petite, les moqueries ont malheureusement été là. Souvent de la part de mecs qui se croient au-dessus de tout. Toujours on me dit : « T’es une fille c’est pas possible » ; « Dis-moi cinq joueurs de l’équipe de France » ; « Cite-moi aussi des clubs de foot »…  Je les calme très vite quand je réponds. Ça ne m’atteint pas et ça me passe au-dessus, j’ai même progressé avec. Par exemple, on m’a souvent dit : « Dis-moi le nom de beaucoup de joueurs. » Bah moi, du coup, je m’intéresse encore plus au foot et je dis des noms de joueurs pas connus.

Le foot me permet d’oublier beaucoup de choses que j’ai vécues ou que je vis. Ça me libère. Puis, c’est le seul point commun que j’ai avec mon père… J’attends l’année prochaine pour rejouer dans un club. Je dois en retrouver un et je ne peux pas en intégrer un en plein milieu de l’année. Mais je n’ai pas de noms de clubs en tête qui m’intéressent ou qui sont à côté de chez moi…

Téa, 15 ans, lycéenne, Paris

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