Madjida T. 10/01/2024

Une ville sans collège

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Madija vit à Fleury-Mérogis, une ville de 10 180 habitants... sans collège ni lycée. À 14 ans, elle prend donc tous les jours le bus pour étudier dans une ville voisine.

Le bus, il ne faut surtout pas le louper, parce qu’à pied, c’est 30 minutes. Depuis le début de l’année, il y a des problèmes avec les bus scolaires : ils viennent souvent trop en avance, ou trop en retard. Tout ça parce que dans ma ville de Fleury-Mérogis, il n’y a ni collège, ni lycée.

À Fleury, ça fait 50 ans que le terrain près de la mairie doit accueillir un collège. Mais sa création n’a pas abouti. Le terrain a été abandonné. Du coup, mon collège de secteur est à Sainte-Geneviève-des-Bois. En général, les élèves de ma ville peuvent aller au même collège que moi, mais aussi à Bondoufle.

Le soir après les cours, je dois me dépêcher de sortir du collège, sinon j’attends le prochain bus. Du coup quand je rentre chez moi, je suis fatiguée et j’ai souvent envie de dormir. Ça impacte mon temps de révisions. Je fais un peu trop rapidement mes devoirs et je vais dormir. J’aimerais que ce problème soit réglé car c’est vraiment dérangeant pour nous, les élèves, nos parents et les professeurs. Le seul vrai problème dans tout ça, c’est qu’il n’y a pas d’établissement scolaire dans la ville.

De plus en plus d’élèves

Mon collège est obligé de rajouter des classes. Plus les années passent, et plus le nombre d’élèves augmente. Quand j’étais en sixième, il n’y avait que sept classes de ce niveau, et cette année il y en a neuf ! C’est énorme !

À la cantine, on doit attendre plus longtemps pour que les sixièmes passent en premier. Ils sont nombreux ! J’ai plusieurs amies qui ont décidé de devenir externes car on attend trop longtemps pour ne pas assez bien manger. Moi je ne peux pas, parce qu’en seulement deux heures, je n’ai pas le temps de rentrer chez moi, manger et revenir au collège.

Les lycéens ont encore plus de temps de transport que nous. C’est le lycée de Sainte-Geneviève qui est le plus proche de Fleury. Les établissements sont de plus en plus remplis. Dans mon collège, rien que pour une classe, cinq élèves se sont retrouvés sans lycée. Deux possibilités s’offrent à eux : redoubler dans un autre collège, ou essayer de trouver tant bien que mal un lycée plus loin. Certains d’entre eux se retrouvent dans des classes sans option. C’est vraiment triste.

Madjida, 14 ans, collégienne, Fleury-Mérogis

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