À 16 ans, j’ai passé 4 jours en hôpital psychiatrique
L’hôpital psychiatrique, c’est un lieu horrible. Ma chambre était simple : un lit d’hôpital, un bureau, une table de nuit. On avait tous des barreaux aux fenêtres et on restait dans notre chambre jusqu’à ce que l’on mange.
Les psys de la maison des adolescents où j’étais suivi m’ont transféré dans un hôpital psychiatrique après que l’on en ait discuté au cours d’un rendez-vous très important pour moi. J’avais des idées noires mais j’essayais de leur cacher. Le pire dans tout ça, c’est que dans ma chambre à l’hôpital, il y avait une salle de bain avec un miroir. Qui met un miroir dans une chambre de suicidaire ?
Ils voulaient comprendre mais je ne leur disais rien
Chaque jour, après un réveil compliqué, je restais jusqu’à midi dans ma chambre en écoutant de la musique. Personne ne venait me voir à part les médecins. Le premier jour, je ne voulais pas les voir et on m’a donné des calmants. Puis, le deuxième jour, j’ai eu plusieurs rendez-vous avec les médecins. Ils voulaient comprendre ce qui m’arrivait, mais je ne leur disais rien. Les troisième et quatrième jours, c’était le même programme.
Les deux premiers jours, j’ai mangé dans ma chambre. Sinon, le midi, on se voyait les uns les autres. L’après-midi, on pouvait sortir de notre chambre, se balader dans les couloirs et aller à la salle télé. On n’avait pas grand chose à faire. En gros, c’était chiant.
Même si j’ai fait de bonnes rencontres, je ne me sentais pas à ma place. J’ai vu des personnes mutilées de la tête aux pieds, avec l’interdiction de sortir de leur chambre. J’ai vu des personnes qui faisaient des crises de colère dès le matin. Au réveil, ce n’est pas très agréable.
Aller en psychiatrie m’a fait beaucoup de mal
Quatre jours en hôpital psychiatrique et je n’en pouvais déjà plus. L’envie de partir me cognait la tête. Les rendez-vous avec les médecins étaient longs et toujours les mêmes. Je n’en pouvais plus donc j’ai décidé de mentir sur mon état de santé pour sortir, et ça n’a pas été facile. On m’a dit que mon père et ma mère venaient me chercher. Ça a été un moment très dur de les voir tous les deux réunis pour parler de moi à la psy. Ils ont discuté avec moi pendant près d’une heure. Une heure extrêmement longue qui a finalisé mon départ de l’hôpital.
L’hôpital psychiatrique m’a quand même fait relativiser. J’ai vu des gens pires que moi, dans une situation peut-être différente et plus difficile. J’ai remarqué que je ne voulais pas être comme ça, que je ne voulais pas y retourner. Je n’aimais pas l’ambiance et je ressentais beaucoup de dégoût pour ce lieu, car j’ai perdu ma belle-mère dans un hôpital. Y aller m’a fait beaucoup de mal. Aujourd’hui, j’ai 18 ans. Je ne pense pas retourner en hôpital psychiatrique. Je me sens bien, tout va mieux dans ma vie.
Ewan, 18 ans, en service civique, Lyon